Bagdad - IRIN : L’UNHCR a déclaré la semaine dernière que les centaines de réfugiés palestiniens qui ont échoué dans des camps de fortune d’un no-man’s land entre les frontières désertiques de l’Irak et de la Syrie doivent être déplacés dans des lieux plus sûrs afin d’éviter une tragédie humaine.

Palestiniens réfugiés dans un camp à l’extérieur de Bagdad

Cette déclaration du 25 avril a eu lieu après qu’un incendie se soit propagé dans le camp de réfugiés d’al-Taraf (camp qui héberge 389 réfugiés palestiniens dont beaucoup de femmes et d’enfants) pendant la nuit blessant 28 personnes et détruisant 7 tentes.

« C’est la deuxième fois qu’un feu s’est déclaré dans ce camp. Cela démontre à quel point cet endroit est inapproprié et dangereux et qu’il faut déplacer ces réfugiés dans un lieu sûr et approprié » a déclaré Laurens Jolles, le représentant de l’UNHCR en Syrie.

« Cet accident était prévisible » dit Jolles. « En hiver, les réfugiés subissaient les inondations. Maintenant, la chaleur est devenue insupportable et nous pouvons nous attendre à ce que des tragédies suivent d’autres tragédies si nous ne trouvons pas de solutions pour ces personnes ».

Selon l’agence pour les réfugiés, le feu a apparemment été provoqué par une étincelle dans une tente provenant d’un câble électrique qui a mis le feu à bidon de diesel et une bombonne de gaz. Les flammes se sont rapidement propagées, ventilées par des vents forts. Les gardes frontières qui étaient à 3 kilomètres de là, ont raconté à l’UNHCR qu’ils avaient entendu plusieurs explosions fortes au moment où les bombonnes de gaz et les télévisions ont explosé.

Au moins trois réfugiés ont été gravement brulés et 25 autres, pour la plupart des enfants, ont souffert de brûlures mineures et d’inhalation de fumée. Sept tentes, avec les documents personnels et toutes les possessions de sept familles palestiniennes qui avaient échoué dans ce camp depuis 11 mois, ont été détruites dans l’incendie.

« En moins d’une minute, la tente était devenue une boule de feu. Nous n’avons eu que quelques secondes pour arracher nos familles aux tentes voisines qui ne sont qu’à un mètre les unes des autres » raconte un réfugié palestinien qui a tout perdu et qui est cité dans la déclaration de l’UNHCR.

« Il n’y avait pas le temps de sauver quoi que ce soit. Nos enfants dormaient. Mon voisin est sérieusement brûlé parce qu’il est entré dans les flammes pour chercher son enfant qui s’était déjà échappé de la tente. Tout est perdu y compris notre espoir en la vie » ajoute-t-il.

Dalil al-Qasous, le chargé d’affaires palestinien en Syrie, a dit à IRIN que les réfugiés dans le camp ont un besoin désespéré d’aide médical et de médicaments, « surtout ceux qui souffrent d’asthme ainsi que les personnes âgées souffrant de maladies chroniques ».

Environ 750 réfugiés palestiniens ont manifesté par un sit-in dans le camp frontière d’al-Waleed depuis le 12 avril pour attirer l’attention de la communauté internationale sur leurs souffrances et leur persécution en Irak.

437 autres réfugiés palestiniens sont dispersés dans deux autres camps rudimentaires.

Des milliers de réfugiés palestiniens avaient fui le nouveau état d’Israël crée en 1948 pour aller en Irak. Certains d’entre eux avaient bénéficié d’un traitement préférentiel du gouvernement de l’ancien président décédé Saddam Hussein.

Depuis le renversement de Saddam en 2003, beaucoup d’entre eux ont été déplacés fréquemment, étant systématiquement ciblés par les milices chiites de l’armée d’al-Mahdi et les raids continuels sur leurs quartiers par les forces de sécurité gouvernementales. En conséquence, il y a eu une augmentation significative de réfugiés palestiniens se rendant sur les frontières de l’Irak

Dans le dernier rapport sur les droits humains en Irak, émis la semaine dernière, la Mission d’Assistance des Nations Unies a dit qu’au moins 198 réfugiés palestiniens avaient été tués dans le pays entre mars 2003 et mars 2007.

29 avril 2007 - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.irinnews.org/Report.aspx...
Traduit de l’anglais par Ana Cléja