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Le mouvement de BDS est la seule solution

mercredi 26 février 2014 - 06h:00

Haidar Eid

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Pour les militants du mouvement BDS – Boycott, Désinvestissement et Sanctions – que nous sommes, l’heure n’est plus à l’opposition stérile au concept de normalisation généré par les Accord d’Oslo, mais plutôt à l’élaboration du type de réponse qui pourrait réellement vaincre les multiples facettes de l’oppression Sioniste, en l’occurrence l’occupation, le nettoyage ethnique et l’apartheid.

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Militants du mouvement de BDS

Le jour où la communauté internationale dans son ensemble (société civile et gouvernements) décidera d’agir en adoptant les mêmes mesures appliquées sur le système d’apartheid de l’Afrique du Sud Blanche, Israël n’aura plus qu’à céder à la voix de la raison représentée par l’appel au mouvement de BDS lancé en 2005 par plus de 170 organisations de la société civile et approuvé par presque toutes les forces politiques influentes de droite comme de gauche de l’échiquier politique dans la Palestine Historique et la Diaspora.

Aujourd’hui, le monde fait preuve d’une désapprobation croissante de l’occupation israélienne de la Cisjordanie ainsi que de ses politiques coloniales là-bas. Ceci nous amène à chercher une réponse à une question importante, à savoir jusqu’où ce même monde continuera-t-il de tolérer le racisme constitutionnel flagrant d’Israël.

Le dernier succès du mouvement de BDS suscité par la résolution de l’Association des Etudes Américaines – AEA - (the American Studies Association) pour l’approbation du boycott des institutions académiques israéliennes est, en fait, ce que nous avons réclamé depuis 2004, date du lancement de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël. Toutefois, pour l’habitant de Gaza et l’universitaire que je suis, il m’a été difficile de comprendre l’engagement de certaines universités de renom en signant des accords avec des universités israéliennes en dépit de la politique de nettoyage ethnique et les récents crimes de guerre perpétrés par Israël contre la population de Gaza ! Les institutions académiques israéliennes sont connues pour être complices avec la politique israélienne de colonisation et d’apartheid.

Après toutes ces années et après des milliers de rapports élaborés par les principales organisations des droits de l’homme, puisse-t-il rester le moindre doute sur ces millions de Palestiniens qui sont chaque jour privés de leur plein droit à l’éducation, que ce soit dans les territoires Palestiniens ou dans les camps de réfugiés ? Pensez-y un instant : notre éducation est refusée et compromise uniquement à cause des 600 checkpoints israéliens, voire plus, le blocus médiéval sur Gaza et la discrimination digne de l’apartheid dont sont confrontés les étudiants Palestinien en Israël. En fait, nous sommes victimes de discrimination parce que ne sommes pas nés de mères juives !

Des milliers d’étudiants et de professeurs Palestiniens sont détenus dans des cachots israéliens, très souvent sans procès ou condamnés par des tribunaux militaires. Toutes les organisations crédibles des droits de l’homme et des droits humanitaires ont prouvé en détail que l’armée israélienne cible toujours les étudiants Palestiniens et les écoles, y compris celles de l’ONU. Les universitaires et les chercheurs ne devraient-ils pas être au courant de ces rapports ?!

Nous croyons qu’il nous appartient d’espérer que les gens de conscience, notamment les universitaires et les étudiants, se joignent à notre lutte contre l’apartheid israélien et ce, en boycottant ce régime israélien intransigeant, raciste et militarisé, sans oublier les institutions qui le font prospérer.

Les membres de l’AEA ont dû trouver inadmissible que leur association reste complice avec l’oppression des Palestiniens sous prétexte d’avoir « un business comme à l’accoutumé » avec l’apartheid. Nous, Palestiniens, sommes un peuple opprimé sans Etat. Nous comptons de plus en plus sur le droit international et sur la solidarité pour notre propre survie.

Nous, Palestiniens, voulons la mise en œuvre du droit international qui implique la fin de l’occupation militaire israélienne des territoires arabes occupés en 1967, la lutte contre la politique de colonisation et d’apartheid pratiquée par Israël sur la population indigène de la Palestine de 1948 et le retour des réfugiés Palestiniens qui, en 1948, avaient été ethniquement nettoyés. Alors, pensez-vous que ce soit un appel pour une fin de l’Etat d’Israël ? Et le boycott de l’apartheid de l’Afrique du Sud était-il destiné à éliminer ce pays ou bien à mettre fin aux formes les plus hideuses du racisme ?

Israël est un colonialiste, un état qui pratique l’apartheid. C’est pourquoi, les méthodes ou les instruments de lutte adoptés contre l’apartheid en Afrique du Sud peuvent servir de modèle dans notre lutte contre l’apartheid d’Israël. Transformer Israël d’un état d’apartheid ethno-religieux à une démocratie doit être un objectif qui incombe à toute personne qui croit en la démocratie libérale. Or, les quelques « libéraux » qui se lamentent du mouvement de BDS y voient des objectifs effrayants comme l’égalité des droits, tout en prévenant que si le mouvement parvenait à ses fins, c’est Israël qui serait en péril.

En constatant la pression imposée par la communauté internationale par le biais d’une campagne de BDS, ainsi que la campagne anti-apartheid qui a mis fin à l’apartheid sud-africain, nous demeurons convaincus que même Israël peut subir des pressions qui le pousseront à mettre un terme à ses différents systèmes d’oppression.

La campagne de BDS est censée aboutir à la satisfaction des droits démocratiques du peuple Palestinien dans ses trois composantes, y compris bien évidemment les citoyens Palestiniens de l’Etat d’Israël qui subissent directement le racisme institutionnel d’Israël. C’est pourquoi, l’une des exigences majeures de la campagne de BDS défendue par tous ceux qui ont cautionné l’appel de 2005 susmentionné, est l’appel pour mettre fin à la politique d’apartheid pratiquée contre les Palestiniens de 1948. Nous croyons fermement que les luttes du peuple Palestinien, en 1948 comme en 1967, c’est-à-dire la Cisjordanie et la Bande de Gaza et même la Diaspora sont inséparables. C’est pour cela que nous considérons que pour faire face à la façade de la « paix » derrière laquelle se cachent les Accords d’Oslo qui sont basés sur la normalisation, nous avons notre propre alternative, basée sur nos droits, et qui apportera à TOUS les Palestiniens la solution qui garantit le droit au retour et à l’égalité de tous les habitants de 1948.

Et pour finir, je voudrais bien faire l’écho de l’opinion de Mahatma Ghandi et déclarer : « En 2005, ils ont ignoré l’appel au BDS, puis ils s’en sont moqués, maintenant ils nous combattent mais en fin de parcours, nous gagnerons, sans nul doute ! »

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* Le Dr. Haidar Eid est un professeur associé aux Etudes Culturelles à l’université gazaouie d’Al-Aqsa. Il est au conseil d’administration de la Campagne Palestinienne pour le Boycott Académique et Culturel d’Israël, et analyste politique au Al-Shabaka : The Palestinian Policy Network

Du même auteur :

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- Sharpeville 1960, Gaza 2009 - 27 janvier 2009

16 février 2014 – Palestine Chronicle – Vous pouvez consulter cet article en anglais à :
http://www.palestinechronicle.com/t...
Traduction : Info-Palestine.eu - Niha


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