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Un « grand moment » pour le Président iranien Hassan Rouhani

mardi 26 novembre 2013 - 08h:52

Ali Ashem

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Un Président iranien Hassan Rouhani des plus heureux avait l’affaire en main. C’était son plus beau jour depuis sa prise de fonction, peut-être encore plus heureux que le jour de son intronisation. Le négociateur éprouvé, dans un style très « Maison Blanche », a fait son point de presse dans le jardin du bureau présidentiel. Un petit groupe de journalistes, dont moi-même, a été invité à le rencontrer et à écouter ses commentaires sur l’accord.

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Le président iranien Hassan Rouhani rencontre les familles des « martyrs » du nucléaire iranien [scientifiques et techniciens assassinés par les services israéliens] - Photo : www.president.ir

C’était pour lui l’occasion de féliciter le peuple iranien. « La nation iranienne, à nouveau, a fait preuve de dignité et de grandeur dans les négociations sur le nucléaire ... et elle a fait en sorte que les gouvernements occidentaux comprennent qu’ils obtiendront un résultat positif à chaque fois qu’ils feront preuve de respect à l’égard de la nation iranienne, et que les menaces ou les intimidations resteront sans effet. »

Le président iranien a souligné l’importance d’une confiance mutuelle. « Nous devrions avoir confiance les uns envers les autres, et cela concerne en particulier les pays occidentaux. Cependant, nous avons un long chemin à parcourir pour atteindre une totale confiance, pour laquelle nous avons fait les premiers pas. » Il a ajouté : « Le droit à l’enrichissement à l’intérieur du pays est la seconde conquête . On peut faire toutes les interprétations que l’on veut, mais le projet affirme que l’Iran peut enrichir de l’uranium, et je déclare à la nation que nos activités d’enrichissement continueront comme par le passé ».

C’était « le moment Rouhani », tandis qu’il remerciait le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei, l’équipe des négociateurs, le peuple iranien et les martyrs du nucléaire. A la surprise générale, une petite fille - de peut-être 4 ou 5 ans - est apparue sur la scène et Rouhani l’a prise dans ses bras et l’a embrassée. Elle a ensuite été rejointe par environ sept ou huit hommes et femmes, qu’il présenta comme les familles des scientifiques nucléaires assassinés. Il était clair qu’il y avait un message entre les lignes. Rouhani a voulu donner à l’accord une touche émotionnelle, quelque chose que les Iraniens comprennent très bien.

Rouhani est conscient que les questions de base circulent, les gens demandant plus de détails. Ils veulent savoir sur quoi l’Iran a cédé et ce qu’il a gagné. Des questions devraient être données par le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif , qui a été surnommé sur les réseaux sociaux par certains Iraniens comme « l’ambassadeur de la paix ». Sur ces mêmes réseaux circulent son image et son dernier tweet envoyé à la fin des négociations : « Nous avons conclu un accord ».

A la droite de Rouhani se tenait Ali Akbar Salehi, chef de l’Agence de l’énergie atomique d’Iran et ancien ministre des Affaires étrangères. Comme le président avait terminé son discours, je me suis approché de Salehi pour lui poser des questions sur les effets d’une diminution de l’enrichissement de l’uranium pour le programme nucléaire iranien. Il m’a répondu : « Il n’y aura pas de réel effet. Dès le début, lors de mon premier mandat à la tête de l’agence nucléaire iranienne, nous leur avons dit que nous étions disposés à le faire, et aujourd’hui nous l’avons fait volontairement. Mais cela n’affectera pas nos activités nucléaires ».

Selon M. Salehi, l’Iran a obtenu l’accord qu’il souhaitait. « Nous pouvons enrichir de l’uranium en Iran, nous pouvons utiliser Arak. Tout ce que nous souhaitons, c’est que les autres parties tiennent leurs promesses. S’ils reculent, nous reculerons nous aussi. » Il a souligné que l’Iran cherchait une relation gagnant-gagnant. « Notre approche est basée sur la bonne volonté, et nous espérons qu’ils vont nous traiter de la même façon. Nous voulons que le traité de non-prolifération des armes nucléaires en sorte renforcé. » Salehi termina en disant que l’Iran était prêt à agir avec les autres pays pour un monde meilleur.

L’accord est valable pour une période de six mois, ce qui signifie qu’il y aura un certain temps pour juger de son efficacité. Pourtant, l’Iran a réagi rapidement - sa monnaie s’est renforcée contre le dollar et l’or, tandis qu’un nouveau record a été établi à la bourse de Téhéran lorsque plus de 80 000 transactions ont été enregistrées. C’est une brève illustration de la façon dont les gens se sentaient à peine quelques heures après l’annonce de l’accord, et cela donne aussi une indication de la voie que prendra l’Iran dans le cas où les six mois seraient étendus à une année ou à une période non limitée dans le temps.

* Ali Hashem est journaliste et commentateur. Il peut être suivi sur Twitter : @alihashem_tv

Du même auteur :

- Les martyrs du nucléaire iranien - 17 octobre 2013
- Khaled Meshaal à Téhéran : le retour du fils prodigue - 31 août 2013
- Si la Syrie est bombardée, l’Iran fera « ce qui devra être fait » - 31 août 2013

25 novembre 2013 - Al Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Claude Zurbach


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