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De quel pays Fabius est-il le ministre des Affaires étrangères ?

lundi 11 novembre 2013 - 12h:55

D’après Russia Today

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L’Amérique et la France se partagent les rôles du « bon flic et du mauvais flic » dans les pourparlers P5 + 1 avec l’Iran sur son programme nucléaire, de sorte que la position de Washington paraisse plus mesurée, explique Robert Harneis, journaliste et analyste politique à RT.

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Non content d’avoir joué le roquet d’Obama dans la crise syrienne, Fabius excelle aussi dans le rôle de roquet de Netanyahou (à g.)

Six grandes puissances et l’Iran se tiennent réunies pour des négociations à Genève sur le programme nucléaire très controversé de Téhéran.

RT : La France semble être le plus sceptique des pays qui sont représentés dans les négociations, quant à l’issue des pourparlers. Qu’est-ce qui se cache en réalité derrière ce scepticisme ?

Robert Harneis : Il est toujours un peu difficile de comprendre la position du française ici. Ils semblent prendre une position extrême tout le temps. Il y a un certain nombre de raisons à cela. La première est qu’ils jouent au « bon flic - mauvais flic » avec les Américains. Obama est soudainement beaucoup plus raisonnable dans son attitude envers les Iraniens, et les Français sont là à donner des coups de coude en disant : « Oh, vous ne devez pas accepter trop facilement, Israël doit être protégé », et ainsi de suite. Dans un sens, si vous voulez, ils jouent le jeu des Américains afin que ceux-ci puissent sembler plus raisonnables, les Français paraissant alors plus déraisonnables.

Il y a un autre facteur, qui est que tout le monde connaît l’énorme pression du lobby israélien en Amérique. Il n’est pas tout à fait aussi bien connu que ce poids est assez considérable aussi en France .

RT : Le ministre français des Affaires étrangères a déclaré que la position d’Israël devait être prise en considération. Pourquoi une telle préoccupation pour Israël, alors même que Washington a qualifié de « prématurée » la condamnation d’un accord par Netanyahou ?

RH : Oui, c’est intéressant, n’est-ce pas, que M. Netanyahu ait déclaré que l’accord avait été conclu. Tout le monde dit que ce n’est pas le cas. En tout cas, la position des Français, je pense, c’est de dire des choses que les Américains ne veulent pas dire pour le moment. Je pense que c’est cela le fond des choses, parce que franchement... cette posture par le président français et son ministre des Affaires étrangères, donne à la France l’air assez ridicule sur le front intérieur. Il y a beaucoup de moquerie en France à l’égard de Laurent Fabius et de ses déclarations hyper-agressives.

RT : Nous sommes habitués à voir que les États-Unis soient l’un des plus rudes adversaires de Téhéran. Pensez-vous que la position de Washington est véritablement en train de changer ?

RH : Eh bien, on voudrait espérer - si je peux m’exprimer ainsi - qu’il s’agisse d’une véritable révolution diplomatique. Les Américains depuis 1979, quand le drame de l’ambassade a eu lieu en Iran, ont une manière un peu ridicule, qui tient un peu de l’obsession vengeresse, de traiter avec la prétendue menace nucléaire iranienne.

Pour autant que quiconque peut le dire et tel que les services de sécurité américains le disent eux-mêmes, il n’y a pas de menace nucléaire iranienne. Les Israéliens, d’autre part, possèdent 300 bombes nucléaires. Donc, la situation est un peu absurde, comme c’est souvent le cas avec les politiques étrangères occidentales.

Il y a des signes qu’Obama tente de mettre la politique étrangère américaine sur une piste plus appréciable. Pourquoi ne pas avoir de meilleures relations avec l’Iran ? C’est ce qui est demandé aux États-Unis, après tout. Pendant des années, avec la menace de l’Union soviétique, ils n’avaient aucune difficulté à négocier avec [Mikhail] Gorbatchev et des dirigeants beaucoup plus difficiles que lui. Alors, pourquoi ne pouvons-nous pas négocier avec les Iraniens ? Pourquoi sommes-nous tenus de prendre cette attitude ridicule en soutenant que les iraniens ne peuvent pas avoir ce dont la France, la Grande-Bretagne, les États-Unis disposent, à savoir une protection nucléaire ? Et les Iraniens disent qu’ils n’en veulent pas, de toute façon.

Donc, c’est une question difficile de tout vouloir régler. Mais il se peut qu’il y ait une véritable révolution en cours et que les Américains vont changer leur position parce qu’ils ont réellement besoin de faire des affaires avec l’Iran.

RT : Enfin, quels sont vos prédictions personnelles ? Est-ce que les parties concernées parviendront à surmonter leurs désaccords et à trouver un accord dans un avenir proche ?

RH : Eh bien, si je devais mettre ma réputation en jeu, je dirais qu’il y aura un accord. Parce qu’il n’est question, après tout, que d’un contrat d’une portée de six mois, pour autant que nous pouvons le comprendre. Une condamnation avec sursis, pour ainsi dire. Avec les problèmes de gazoduc en provenance d’Iran vers l’Europe, dont l’Europe a tant besoin pour son gazoduc Nabucco - qui n’a pas de gaz sans les Iraniens - je pense qu’il y a une très forte probabilité. Et ils souhaitent tous se positionner pour tous les contrats à venir pour la reconstruction de l’Iran. Donc, j’espère qu’il y a en gestation une vraie révolution.

9 novembre 2013 - Russia Today - Vous pouvez consulter cet article à :
http://rt.com/op-edge/iran-geneva-t...
Traduction : Info-palestine.eu


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