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Israël fête ses 59 ans, désenchanté

mercredi 25 avril 2007 - 05h:14

Jean-Marc Manach - Le Monde

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Revue de presse.

"Le désenchantement, l’accablement et l’anxiété prévalent en Israël", qui a fêté ses 59 ans ce mardi, rapporte l’éditorialiste du journal Haaretz, pour qui ce sentiment est partagé par les juifs du monde entier.

L’antisionisme menace aujourd’hui les juifs, "quelles que soient leurs opinions". Alors qu’Israël, avec sa "folle politique d’occupation" depuis 40 ans, avait réussi à briser la "solidarité juive", celle-ci se trouve désormais renforcée par l’inflammation de haine à l’encontre du pays.

Pour le quotidien de centre gauche, qui consacre tout un supplément à l’évènement, cela ne signifie pas que les juifs, d’Israël tout comme de la diaspora, soutiennent le gouvernement : il avait promis la fin de l’occupation des territoires, mais une armée "arrogante et rouillée" a valu au pays une défaite "frustrante et dangereuse" dans sa guerre contre le Hezbollah.

Alors que "la pauvreté et les discriminations n’ont pas régressé", au sein même d’Israël, les scandales se suivent". Malgré tout, la croissance économique est au rendez-vous, les investissements affluent, pas seulement motivés par le seul profit, mais aussi parce que les juifs du monde entier "voulaient envoyer un message". Un "nouveau modèle d’immigration" se crée, certains partageant leur vie entre Israël et leur pays d’origine.

"Ce n’est pas l’Israël dont nous rêvions"

Yediot Aharonot note ainsi que le pays compte neuf fois plus d’habitants que lors de sa création, et qu’il est composé de 76 % de juifs, et de 20 % d’Arabes. Depuis avril 2005, 148 000 enfants y sont nés, et 18 400 nouveaux immigrants y sont arrivés, la population du pays ayant augmenté de 121 000 personnes l’an passé. Pour la première fois de son histoire, Israël compte, depuis l’an passé, la plus importante communauté juive du monde, et, selon un démographe interrogé par le Jerusalem Post, d’ici à 30 ans, la majeure partie des juifs y vivront.

Le quotidien conservateur raconte comment, ce lundi, officiels, artistes et organisations de la jeunesse se sont retrouvés au cimetière militaire pour fêter la Journée de l’indépendance. La veille, ils y étaient réunis pour honorer les 22 305 personnes mortes pour le pays depuis qu’en 1860 les premiers colons juifs ont commencé à quitter Jérusalem pour réoccuper le pays. Rien que l’an passé, 233 familles ont été endeuillées, dont 119 pour la seule guerre du Liban. "Nous vivons une longue guerre dont nous ne voyons pas la fin", a déploré Dalia Itzik, présidente par intérim de l’Etat hébreu, mais "nous avons gagné par le passé, et nous gagnerons encore, nous n’avons pas le choix".

Réunis par Yediot Aharonot, trois des héros de "la première génération des fils d’Israël", qui avaient combattu en 1948, déplorent pour leur part la "perte des valeurs" du pays : "Ce n’est pas l’Israël dont nous rêvions. L’indépendance de notre pays n’est pas menacée par l’étranger, les pires menaces viennent de l’intérieur. La corruption est presque partout".

Les "visions messianiques et socialistes" dans lesquelles ils avaient grandi sont aujourd’hui obsolètes, remplacées par "une société bourgeoise et capitaliste. Nous sommes le pays occidental qui connaît le plus important fossé entre riches et pauvres".

Et aussi :

- Israël manque de candidats à l’immigration
- Près de 200 000 familles israéliennes ont faim
- Des cas d’antisémitisme dans l’armée israélienne

Jean-Marc Manach - Le Monde, le 24 avril 2007


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