La Grande-Bretagne, soutenue par la France et les Pays-Bas, entre autres, a fait valoir que l’implication grandissante du Hezbollah dans la guerre syrienne a déjà fragilisé la situation du Liban et que l’UE doit prendre en compte la possibilité d’attentats à venir en Europe.

La décision du bloc des 28 nations, confirmée par des diplomates, permet le gel de certains avoirs du Hezbollah en Europe.

Les ministres de l’Union européenne ont convenu de mettre la branche armée du groupe libanais Hezbollah sur la liste des terroristes de l’Union européenne, fait savoir un diplomate, dans un renversement majeur de l’orientation politique.

« Un accord (a été conclu) pour mettre le Hezbollah sur la liste » affirme un diplomate de l’UE, selon l’agence Reuters.

La Grande-Bretagne cherchait à persuader ses pairs de l’UE depuis le mois de mai de mettre la branche armée du groupe musulman chiite sur la liste du terrorisme de l’UE, évoquant des preuves selon lesquelles il était derrière l’attentat meurtrier contre le car en Bulgarie, l’an dernier. La décision exigeait un vote à l’unanimité.

Jusqu’à présent, l’UE avait résisté aux pressions de Washington et d’Israël pour mettre le Hezbollah sur la liste noire, affirmant que cela pourrait alimenter l’instabilité au Liban – le groupe est membre du gouvernement libanais - et accroître les tensions au Moyen-Orient.

Mettre sur la liste noire signifie qu’il est possible d’imposer des interdictions de visa à des personnes et de geler des biens liés aux organisations associées au groupe. Mais sa mise en application sera compliquée étant donné que les responsables devront démêler les liens entre les différentes branches à l’intérieur du réseau organisationnel du Hezbollah et voir qui pourrait être ciblé comme appartenant à sa branche militaire.

La Grande-Bretagne, soutenue par la France et les Pays-Bas, entre autres, a fait valoir que l’implication grandissante du Hezbollah dans la guerre syrienne a déjà fragilisé la situation du Liban et que l’UE doit prendre en compte la possibilité d’attentats à venir en Europe.

Le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans, a salué la décision. « Il est bien que l’UE ait décidé de qualifier le Hezbollah pour ce qu’il est : une organisation terroriste », a-t-il déclaré.

La branche politique non concernée

Jeudi, le Liban a demandé à Bruxelles de ne pas mettre le Hezbollah sur sa liste noire, au motif que le groupe était « une composante essentielle de la société libanaise ».

Certains diplomates de l’UE, répondant aux préoccupations que des sanctions pourraient radicaliser davantage le groupe, ont mis en avant que le ciblage de la branche militaire pouvait, à long terme, persuader certains de ses membres à prendre leurs distances avec la violence dans la sphère politique.

Le Hezbollah nie toute implication dans l’attentat de juillet dernier dans la station côtière bulgare de Bourgas, qui a tué 5 Israéliens et leur chauffeur.

Mais le ministre de l’Intérieur bulgare a dit la semaine dernière que Sofia était convaincue que le groupe était derrière l’attentat.

A l’appui de sa surenchère pour imposer des sanctions, la Grande-Bretagne a également parler d’une peine de prison de quatre ans qui a étté prononcée par un tribunal chypriote en mars contre un membre du Hezbollah accusé d’avoir comploté une attaque contre les intérêts israéliens sur l’île.




 Attentat de Bourgas : Le grand bluff israélien contre l’Iran et le Hezbollah - Jonathan Moadab - 4 août 2012
 La France veut mettre le Hezbollah sur la liste des groupes terroristes de l’Union européenne - 23 mai 2013

22 juillet 2013 - Al-Jazeera - traduction : Info-Palestine