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Repère : quand Israël menace l’Europe

jeudi 18 juillet 2013 - 09h:19

Mohammed Larbi - Al Watan

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La menace n’est jamais directe, mais elle est bien réelle. C’est pourtant bien le discours qu’Israël développe envers l’Europe, déjà exclue de la région, sinon de toute initiative quand il y en a une bien entendu, du moins tenue à une certaine distance de tout ce qui peut y influer.

Il suffit que l’Europe se conforme aux résolutions de l’ONU, pour qu’elle soit alors accusée de pencher pour les Palestiniens sans que cela soit évident, alors que l’inverse n’a jamais été démenti, comme le révèle le statut particulier privilégié octroyé à Israël dans le cadre du partenariat avec l’UE. On a alors vu de quelle manière Israël répliquait, parfois en totale violation des conventions internationales, notamment celles protégeant personnels et enceintes diplomatiques.

Depuis peu, l’Europe s’est lancée dans une action visant à clarifier les choses, en refusant notamment d’étendre la règle des privilèges commerciaux aux produits issus des colonies israéliennes implantées en territoire palestinien et déclarées illégales par l’ONU. Et chacune de ses décisions est, bien entendu, mal accueillie par Israël qui a ainsi accusé hier l’UE de faire preuve d’un « acharnement disproportionné » à son encontre, après l’adoption d’une directive européenne excluant les territoires occupés de la coopération entre l’UE et Israël.

Cette directive, adoptée le 30 juin et qui sera publiée vendredi au Journal officiel de l’Union, dispose que « tous les accords entre l’Etat d’Israël et l’UE doivent indiquer sans ambiguïté et explicitement qu’ils ne s’appliquent pas aux territoires occupés par Israël en 1967 », a précisé la Délégation de l’UE auprès d’Israël. « C’est une directive sur les entités israéliennes agréées pour recevoir ou non des financements de l’UE. Elle établit une distinction entre Israël et les entités en Cisjordanie, à Jérusalem-Est, la bande de Ghaza et le plateau du Golan », a expliqué un porte-parole de la Délégation, en référence aux territoires palestinien et syrien occupés par Israël.

Une mise à jour de ses lois, devrait-on dire de l’Europe, interpellée justement sur cette question de la colonisation israélienne et que sa politique pouvait encourager. L’on relève alors à quel point une résolution peut pousser au changement car, en face, il y a le projet israélien de refuser toute approche de paix. Depuis quelques mois, Israël est dirigé par un cabinet qui refuse toute solution à la question palestinienne, détruisant systématiquement celle dite à deux Etats et refusant l’idée d’un Etat unique. Que reste-t-il alors aux Palestiniens ? Dans le même temps, qu’est-ce qui explique ce silence international devenu pesant ? La guerre en Syrie ? Le changement en Egypte ? Très certainement pas. Le nucléaire iranien ou alors le Printemps arabe ? Non plus.

En ce qui la concerne, l’ONU, même maintenue à l’écart de cette région, fait toujours preuve de perspicacité en soulevant la question de la sécurité alimentaire dans les territoires palestiniens en raison des restrictions imposées par l’occupation israélienne, soulignant que « 1,6 million de Palestiniens ont fort à faire pour se procurer leur prochain repas ».

Dans le même temps, le Comité des droits de l’enfant de l’ONU accusait la police et l’armée israéliennes de maltraiter les enfants palestiniens, citant des cas de torture, d’arrestations nocturnes et d’isolement en prison pendant des mois. Mais tout cela pose avec force la question de l’occupation israélienne, qui nécessite des mesures énergiques et l’Europe ne manque pas à cet égard de moyens. Ses propres parlementaires le lui ont signifié, citant notamment l’accord d’association qui lie les deux parties, surtout certaines de ses clauses jugées favorables à Israël. Il serait alors normal que l’Europe s’en tienne à une logique qui mettrait au moins les choses au clair.

17 juillet 2013 - El Watan


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