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Les Palestiniens réfugiés de Syrie sont particulièrement vulnérables

jeudi 23 mai 2013 - 11h:27

Samar El Yassir

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La guerre civile en Syrie a forcé plus d’un million de Syriens à fuir leur pays en quête d’une protection et d’un refuge en Turquie, en Jordanie, en Irak et au Liban. Les Palestiniens réfugiés de Syrie sont particulièrement vulnérables, en raison du manque de reconnaissance et de soutien de la part de la communauté internationale.

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Des enfants palestiniens qui vivaient dans le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk, avant de fuir la Syrie, tiennent des banderoles lors d’une manifestation devant le Comité international de la Croix-Rouge à Beyrouth, le 17 janvier 2013. Sur le banderoles on peut lire : Un être humain est un être humain, quel que soit le sexe et la nationalité » (c.), « Je suis un être humain et j’ai le droit de vivre dans la dignité » (g.) et « Nous voulons être protégés de la faim et des maladies. » (d.) - Photo : Reuters/Sharif Karim

Beaucoup de ces Palestiniens réfugiés connaissent les déplacements pour la deuxième ou la troisième fois. Leur statut d’apatrides multiplie les horreurs et les craintes à chaque nouvelle guerre.

Alors que le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés répond aujourd’hui aux besoins des réfugiés syriens au Moyen-Orient, les réfugiés palestiniens restent en dehors de son mandat, et de ce fait, ils ne reçoivent aucune aide d’urgence. L’UNRWA (United Nations Relief and Works Agency), qui s’occupe des réfugiés palestiniens depuis plus de quatre décennies, est seule responsable de l’aide aux réfugiés palestiniens. Mais avant que la violence n’éclate en Syrie, l’agence onusienne avait déjà du mal à répondre aux besoins des réfugiés palestiniens, en particulier les plus de 260 000 qui vivent dans 12 camps de réfugiés à travers le Liban.

Cela laisse ces réfugiés fuyant le conflit en Syrie totalement à l’écart. Plus de 50 000 Palestiniens venus de Syrie ont déjà trouvé refuge au Liban. Des milliers d’autres arrivent chaque mois. Ils viennent avec juste les vêtements qu’ils portaient au moment du départ et peu ou pas de ressources pour survivre par leurs propres moyens. Ils cherchent alors refuge auprès d’autres familles palestiniennes qui vivent depuis des décennies dans les camps de réfugiés déjà surpeuplés. L’UNRWA a bien sûr été submergée par l’afflux soudain de ces réfugiés et le défi que cela représente de s’occuper d’eux.

Dans une enquête que nous avons effectuée en janvier pour évaluer leurs besoins, nous avons découvert que plus de 90% des familles de réfugiés n’ont aucun revenu, ce qui rend impossible pour elles de supporter le coût de la vie au Liban, qui est nettement supérieur à celui de la Syrie. La plupart de ces familles ont épuisé une grande partie de leurs économies pendant le conflit et pendant la fuite vers le Liban.

Presque tous les réfugiés palestiniens interrogés durant l’enquête mentionnent la nourriture comme leur plus grosse dépense. Les familles ont du mal à trouver de quoi faire trois repas par jour. S’ajoutent à leurs soucis quotidiens pour les besoins les plus immédiats, leur préoccupation sur ce qui se passe en Syrie et leur crainte que ce déplacement ne puisse devenir permanent. Plus de 60% des ménages nous ont dit qu’ils étaient entassés dans de petits espaces pour vivre. Ils sont parfois 20 dans une seule pièce, sans électricité ni chauffage.

Les Palestiniens réfugiés de Syrie survivent en grande partie grâce à la générosité de la communauté des réfugiés palestiniens qui vivaient déjà au Liban. Les réfugiés palestiniens au Liban connaissent trop bien le goût amer de l’apatridie et de l’exil. Même s’ils sont pauvres et sans ressources, ils ont ouvert leurs maisons et leurs cœurs maintes et maintes fois pour alléger le fardeau de la guerre et de la destruction.

Dans le camp d’Ein el-Hilweh au sud-Liban, une femme a déclaré à nos enquêteurs qu’elle avait 26 personnes partageant son petit appartement de deux pièces. Cette femme a ouvert sa maison à d’autres réfugiés palestiniens, car elle avait déjà été contrainte de se réfugier en Syrie après que son camp au Liban ait été détruit.

Au Liban, les communautés palestiniennes ouvrent leur cœur aux nouveaux arrivants, se rappelant leurs propres expériences de réfugiés, encore présentes dans leur mémoire. Ils sont généreux et ont toujours résisté à l’adversité. L’UNRWA et les ONG essaient de faire face, d’augmenter l’aide qu’elles peuvent fournir. Mais les ressources ne sont tout simplement pas disponibles pour absorber les milliers de nouveaux arrivants. Ceux-ci ont besoin d’aide - de vêtements, de matelas, de couvertures, de médicaments - mais surtout, ils ont besoin de savoir qu’ils n’ont pas été oubliés par la communauté internationale.

* Samar El Yassir est responsable de la campagne ANERA au Liban. Depuis 1968, ANERA a fourni des programmes de développement, de santé et d’éducation pour les communautés palestiniennes et les familles démunies à travers le Moyen-Orient.

20 mai 2013 - Al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib


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