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L’Europe fait pression sur les Etats-Unis pour partager les drones, pas pour les supprimer

mardi 21 mai 2013 - 06h:48

Chris Cole

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Les pays qui arborent le drapeau européen font de plus en plus pression sur les États-Unis pour obtenir des drones Prédator armés, et des drones Reaper.

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Drone Predator de la CIA. Une horreur absolue..

Comme nous l’avons déjà signalé l’Allemagne veut acheter des drones Reaper armés aux États-Unis et la France a aussi annoncé cette semaine qu’elle "espérait" que les États-Unis accepteraient de lui vendre des Reapers non armés en attendant de lui fournir des drones armés.

L’Italie quant à elle, s’impatiente car les États-Unis ne répondent pas à sa demande d’armer les Reaper non armés qu’elle possède. Selon un article de Aviation News, l’Italie a dit qu’elle « cherchait d’autres solutions » comme par exemple de participer à un projet européen de fabrication secrète de drones. On sait que plusieurs programmes de drones sont déjà en cours de développement en Europe dont le Taranis de BAE System, le Neuron de Dassault et le Talarion de EADS (bien que l’avenir de ce dernier soit loin d’être clair). Cependant ils sont tous embryonnaires et les drones ne seront pas opérationnels avant de nombreuses années, c’est pourquoi les pays européens veulent acheter des drones Predator et Reaper.

Cette semaine l’Allemagne a annoncé qu’elle annulait le projet Euro Hawk. Inauguré en fanfare en 2011, Euro Hawk était une version allemande du drone de surveillance de Northrop Grumman, le Global Hawk. Différentes raisons ont été données à cette décision mais le ministre allemand de la Défense, Thomas de Maizière, a qualifié le projet « d’horreur sans fin » dans la déclaration qu’il a faite au Bundestag. L’annulation de ce projet, qui a déjà coûté 500 millions d’Euros à l’Allemagne, devrait lui permettre d’économiser 500 autres millions qu’elle pourra investir dans d’autres projets de développement de drones.

La Grande Bretagne, quant à elle, continue d’utiliser les Reapers armés qu’elle a achetés aux États-Unis en 2007. La Grande Bretagne teste actuellement sur ses Reapers les missiles Brimstone fabriqués dans le pays à la place des missiles Hellfire fabriqués aux États-Unis. L’Angleterre pourra ainsi continuer plus facilement à utiliser ses drones Reapers après le « retrait » d’Afghanistan.

Des nouvelles statistiques du SIPRI (Stockholm International Peace Research Institute) montrent qu’Israël a été le plus important agent de prolifération des drones au cours des dix dernières années avec 40% des drones exportés d’Israël. La plupart de ces drones non armés de petite ou de moyenne taille sont allés à des nations européennes mais des pays d’Amérique Latine et d’Afrique en ont aussi acheté. Selon YnetNews, la vente des drones rapporte 400 millions d’Euros par an à Israël.

Pendant que les autres pays essaient de rattraper leur retard dans la guerre de drones, les États-Unis ont fait cette semaine une série de tests importants sur leur nouveau drone indépendant X-47B. Pour la première fois, un drone sans pilote a décollé d’un porte-avion, effectué une mission programmée et atterri tout seul. Comme l’ont noté beaucoup de commentateurs, c’est un grand pas en avant.

Brossant un avenir inquiétant, des officiels du Pentagone ont dit, au cours de la même semaine, à une audience devant le Sénat sur les frappes de drones que la guerre contre le terrorisme était une guerre sans fin et sans limites qui durerait sans doute encore dix ou vingt ans.

Dans son éditorial, le LA Times a analysé cette semaine les courants d’opposition aux États-Unis aux frappes de drones, qui demandent à l’administration Obama de « reconsidérer l’ampleur et l’intérêt de la politique [des drones] ». La demande principale de cette opposition est d’arrêter les assassinats ciblés et de remettre les drones de la CIA sous le contrôle de l’armée.

Sans doute pour répondre à ces demandes, des sources anonymes ont dit à Defense News cette semaine - en donnant par ailleurs de nouvelles informations intéressantes sur les opérations de drones de la CIA - qu’il ne serait sûrement pas possible de satisfaire la seconde demande parce que « elle serait difficile à mettre en oeuvre et que cela ne changerait pas grand chose » étant donné que ce sont déjà des officiers militaires qui font fonctionner les drones de la CIA. Ceux qui insistent pour que l’armée en reprenne le contrôle disent qu’au moins l’armée est surveillée et doit rendre des comptes ce qui n’est pas le cas des opérations de drones de la CIA, mais comme Jeremy Scahill l’a fait remarquer dans son dernier livre, un excellent ouvrage : Dirty wars : The World is a Battlefield (Sales guerres : le monde est un champ de bataille), en fait les opérations de l’armée étasunienne sont très peu contrôlées et on ne lui demande pas plus de rendre des comptes au public.

La Cour Suprême de justice de Peshawar a rendu cette semaine un jugement capital selon lequel les frappes de drones au Pakistan sont criminelles. Le président de la Cour Suprême, Dost Muhammad Khan, a ordonné au gouvernement pakistanais d’exiger des États-Unis l’arrêt des frappes de drones, en employant la force s’il le faut. Il a aussi demandé au Conseil de Sécurité de l’ONU d’intervenir.

Un grand panel d’experts, (Chris Woods de TBIJ, Jen Gibson de Reprieve et Dan Carey de Public Interest Lawyers) ont exposé les divers aspects légaux de l’utilisation des drones à l’Institute of Advanced Legal Studies à Londres cette semaine. Grâce à dieu cette conférence a été enregistrée et on peut l’écouter ici. C’est vraiment un précieux résumé de la question et nous vous recommandons de l’écouter.

18 mai 2013 - Drone Wars UK - Pour consulter l’original :
http://dronewarsuk.wordpress.com/20...
Traduction : Info-Palestine.eu - Dominique Muselet


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