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Khaled Meshaal prévoit l’« échec » des récentes initiatives des États-Unis

lundi 13 mai 2013 - 06h:44

Adnan Abu Amer

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Pour la première fois depuis sa réélection à la tête du Hamas, Khaled Meshaal a accordé une interview téléphonique exclusive à Adnan Abu Amer d’Al-Monitor.

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Le responsable du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal

Meshaal a souligné que les dernières élections organisées par le mouvement ont constitué une véritable opportunité pour montrer l’exemple d’un comportement démocratique. Il a donc été procédé à un renouvellement de la formation de la direction du mouvement afin de lui apporter un sang nouveau. Meshaal a également souligné que le rôle et le rang de tous les leaders du mouvement sont préservés et gravés dans les cœurs et dans les esprits de tous les frères.

Le responsable du bureau politique du Hamas, Khaled Meshaal a estimé que les efforts déployés par le Secrétaire d’Etat US, John Kerry, aspirant à relancer des pourparlers de paix, manquaient clairement d’une vision sérieuse et solide pour parvenir à une solution juste et équitable de la question israélo-palestinienne.

Meshaal s’appuie dans ses propos sur le fait que Kerry n’a exercé aucune pression sur la partie israélienne alors que c’est elle qui occupe la Terre Palestinienne. Bien au contraire, Kerry s’est contenter de mettre la pression sur l’autre partie qui est au cœur du conflit, à savoir les Arabes et la présidence palestinienne, en les poussant à mettre à exécution des projets éculés qui n’ont depuis longtemps rien à voir avec l’essence même du conflit et de la question. C’est pourquoi, Meshaal estime que les tentatives de Kerry sont vouées à l’échec, comme cela s’est déjà produit dans le passé.

Dans cette optique, et pour la première fois depuis sa réélection à la tête du Hamas, Khaled Meshaal a accordé une interview téléphonique exclusive à Adnan Abu Amer d’Al-Monitor.

Ci-après, l’intégralité de l’interview : 

Al-Monitor : Tout d’abord, pouvez-vous nous parler des dernières élections organisées par le Hamas, dont l’issue a marqué le départ de quelques dirigeants historiques de taille et qui ont pour longtemps tenu le haut du pavé dans le mouvement ?

Meshaal : Il ne fait aucun doute que ces dernières semaines ont constitué une opportunité historique pour que le mouvement applique sur ses politiques internes la démocratie qu’il a toujours exigée et réclamée. Sans entrer dans les détails, le Hamas a organisé des élections internes pour son organe supérieur de direction, représenté par le Conseil général de la Choura (conseil consultatif) et du bureau politique. Ainsi, le mouvement doit être présenté et reconnu comme un mouvement démocratique, nonobstant sa nature secrète et privée et les contraintes logistiques et sécuritaires auxquelles il se heurte à cause de sa répartition géographique à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Nous avons appliqué de véritables mécanismes démocratiques pour ouvrir la voie, développer les projets et jeter les bases pour les élections de la direction du mouvement. De la base jusqu’au sommet du parti, tous les niveaux confondus ont participé à ces élections ; ce qui signifie que le Hamas s’est engagé dans un processus entièrement démocratique sur le fond, la forme et les résultats. Et en même temps, tous les leaders du mouvement ont gardé le respect pour leurs rôles ainsi que leur place dans les cœurs et les âmes de leurs frères. Iil est donc évident que cette élection démocratique conduit au renouvellement du mouvement et lui donne du sang neuf.

Et finalement, c’est l’insistance du Hamas à se conformer aux principes de la Choura et à la démocratie dans l’élection de ses différents dirigeants qui a fait que l’évènement prenne autant de temps ; un peu plus d’une année.

Al-Monitor : Il est tout à fait clair que la réconciliation avec le Fatah et l’Autorité Palestinienne (AP) constituent les éléments majeurs inscrits dans l’agenda de la nouvelle direction du Hamas. Pouvez-vous donc nous dire ce qu’il y a de nouveau à cet égard ? Quand rencontrerez-vous le Président Mahmoud Abbas en vue de parachever le processus de réconciliation ?

Meshaal : Tout d’abord, il est important de noter que la réconciliation est une nécessité nationale et une nécessité pour le Hamas. Le mouvement est dans une position critique car en l’absence de réconciliation, nous ne pourrons ni réaliser le projet palestinien ni conjuguer nos efforts pour affronter l’occupant israélien. De même, sans réconciliation, il n’y aura ni élections présidentielles, ni législatives. Le mouvement est déterminé à mettre en œuvre tous les dossiers et points liés à la réconciliation et à réaliser un partenariat avec les autres composantes dans l’arène politique palestinienne. Et justement, le mouvement a insisté sur ce point lors de la réunion de la direction la semaine passée.

Le nouveau leadership du Hamas poursuivra donc son agenda, déterminé et résolu à mettre fin à la division qui compromet la réconciliation, notamment depuis que l’occupation israélienne tire profit de cette division et l’exploite. S’agissant de l’Occident, je dois également souligner la présence d’une ingérence étrangère et d’un veto US qui ralentissent le processus de réconciliation. C’est pourquoi, il nous incombe, nous Palestiniens, de tourner la page sur la division et de surmonter tous les obstacles qui nous éloignent de cette réconciliation nationale.

Ceci étant, le Hamas non plus n’abandonnera pas ses principes et ses constantes nationales, bien au contraire. Notre mouvement cherche les points de rapprochement avec nos partenaires, qu’ils soient du Fatah ou d’autres factions. Tout cela versera bien évidemment dans l’intérêt commun de notre peuple et du projet national pour faire face à l’occupation israélienne. En même temps, le Hamas ne craint pas les élections et le recours aux urnes car il croit en l’importance de la démocratie comme élément majeur dans la mise en place du système politique palestinien. Le Hamas fait confiance au peuple palestinien et respecte ses choix.

Un partenariat et non une alternative

Al-Monitor : Si les factions palestiniennes parviennent à la réconciliation et si l’AP organise des élections générales, pensez-vous que la prochaine étape sera la vôtre, c’est-à-dire Président des Palestiniens ?

Meshaal : Vous savez, j’ai commencé très jeune sur le chemin du nationalisme et du militantisme islamique. Grâce à Dieu, j’ai eu l’honneur de participer à la création du mouvement du Hamas en compagnie d’un groupe d’éminents leaders palestiniens, il y a de cela un quart de siècle. Je n’ai jamais aspiré à un quelconque titre ou position ; je ne suis que le serviteur de mon peuple et de sa juste cause, peu importe la position que j’occupe.

Je ne force personne. Le Hamas ne se propose pas en tant qu’alternative, bien au contraire, il ne fait que pratiquer son droit naturel qui est la résistance à l’occupation d’une part, et le partenariat avec les différentes institutions palestiniennes décisionnaires, l’OLP ou l’AP, d’autre part. Et donc, il est important de préciser que nous utilisons ce droit sur la base d’un partenariat avec les autres, et non comme une alternative à d’autres.

Al-Monitor : En tant que responsable du Hamas, comment votre mouvement évalue-t-il les efforts déployés dernièrement dans la région par le Secrétaire d’Etat Américain John Kerry, et qui visent à relancer le processus de paix ? Et qu’en est-il de Gaza ?

Meshaal : Il est tout à fait clair que Kerry n’avait aucun projet sérieux ni la vision capable de résoudre le conflit israélo-palestinien. Nous au Hamas, nous ne plaçons pas nos espoirs et nous ne misons pas sur la Maison Blanche ou sur n’importe quelle capitale étrangère. Je ne vous cache pas que nous avons suivi le discours de Kerry, y compris ses déclarations et ses appels au renouvellement et à la relance des négociations. Nous avons constaté qu’il a choisi de mettre la pression sur la présidence palestinienne et sur certaines parties arabes, sans pour autant évoquer la source du problème, en l’occurrence l’occupation israélienne, et exercer la pression sur ses dirigeants et responsables. N’oublions pas que ce sont ces derniers qui ont étouffé le soi-disant processus de paix et qui refusent toujours de reconnaitre les droits nationaux des Palestiniens.

En arrivant dans la région, Kerry savait à l’avance qu’il serait confronté à un incroyable gouvernement de droite israélien ; un gouvernement de colons. C’est pourquoi, il a évité toute confrontation avec le gouvernement et a avancé des idées d’une « paix économique » et de projets d’investissement en Cisjordanie, sans pour autant traiter le véritable nœud du problème qui reste la question de l’occupation.

Je peux clairement dire que les États-Unis ont, une fois de plus, fait un mauvais choix qui est voué à l’échec et dont les efforts n’apporteront rien. A présent, nous sommes convaincus que l’avenir de la cause Palestinienne et de l’obtention des droits de son peuple, à leur tête la liberté et la libération de l’occupation, ne seront atteints que sur notre terre. Nous parviendrons à tout cela à travers les options et les atouts majeurs que nous possédons, plus particulièrement la résistance sous toutes ses formes. Tant que nous resterons ouverts sur les situations régionale et internationale en tirant profit de toutes les possibilités offertes, nous n’avons et n’aurons à supplier personne.

Et là, je dois le dire haut et fort pour que l’idée soit bien assimilée : la roue de l’histoire et la lutte d’un peuple pour sa liberté et sa libération ne peut pas être arrêtées ni interrompues par qui que ce soit, aussi fort et puissant soit-il.

Pour revenir à votre question sur Gaza dans tout ça, permettez-moi de vous dire que la Bande a totalement été absente de l’agenda de l’administration US car les efforts dont il est question n’ambitionnent pas de trouver une solution juste et équitable au conflit, ni ne cherchent à mettre un terme aux souffrances du peuple palestinien. Les efforts sont donc limités à la gestion de la crise pour gagner du temps et pour maintenir un « processus de paix » sans une véritable paix.

Al-Monitor : Dernièrement, nous avons assisté à des évènements sur « l’islamisation de Gaza » et les actions entreprises par le gouvernement pour asseoir certains comportements et réprimer d’autres, ne pensez-vous pas que cela nuira au mouvement ?

Meshaal : Je vous explique. Les couvertures médiatiques récentes, dont les rapports et les informations établis à ce sujet et tout le tollé suscité, ne traitent en fait que des dépassements de la part de certains individus. La question n’a pas atteint le niveau d’une politique gouvernementale ou d’une décision organisationnelle du Hamas. J’ai personnellement suivi ces cas et je me suis penché sur cette question afin d’éviter qu’elle ne se reproduise. J’ai par la suite été informé qu’il s’agissait d’actions individuelles qui n’avaient rien à voir avec une politique officielle.

La direction du mouvement est convaincue qu’elle ne doit pas imposer la religion ou les questions comportementales aux gens. La liberté personnelle, qu’elle soit religieuse, sociale, politique qu’elle concerne la presse, revient de droit à chaque individu, et elle est garantie pour tous. Ainsi, je ne vois aucune raison pour dramatiser et gonfler des petits évènements qui éclatent çà et là.

Et n’oubliez pas que la société palestinienne en général, et les gens de Gaza en particulier, sont de nature des gens croyants pour qui, la religion est une question de choix, et non de contrainte.

Al-Monitor  : Concernant la situation à Gaza, que dites-vous à propos du phénomène salafiste, de sa propagation et la vraie nature de ses objectifs ?

Meshaal : Le phénomène salafiste n’est pas spécifique à Gaza. Il est d’ordre général et a une présence dans un certain nombre de pays et milieux. Il représente un élément du pluralisme et de la diversité dans le cadre islamiste. Le concept salafiste est ancien, et il implique un retour aux traditions musulmanes les plus anciennes défendues par les compagnons et disciples du Prophète. En ce sens, le salafisme est une pensée se situant plutôt dans un islam modéré, faisant référence à la source de la religion.

Mais parfois, des factions extrémistes et radicales apparaissent, et qui appellent à une interprétation très stricte de l’islam dans la vie quotidienne. Ces groupes existent dans toutes les religions et les idéologies, et ne sont pas particuliers à l’islam et aux musulmans. Dans le monde arabe, ils apparaissent, la plupart du temps, en raison de l’oppression et de la cruauté de certains régimes contre leurs peuples, et en réaction à la politique pro-israélienne de certaines grandes nations qui ont également pratiqué d’autres formes d’agression ou directe occupation, comme ce fut le cas en Afghanistan et en Irak.

Gaza est un endroit sûr pour tous, ses habitants ainsi que ses invités. Personne ne représente de menace, et personne n’est menacé. L’objectif de récents rapports était de dépeindre la bande de Gaza comme un foyer pour ces factions, ce qui est totalement faux.

Al-Monitor : Vous avez une relation forte avec le mouvement du Jihad islamique. Pouvez-vous nous parler de la coordination sur le terrain, et des relations politiques entre vos deux organisations ?

Meshaal : La relation qui nous lie à nos frères du Jihad islamique est sans aucun doute forte et faite pour durer, comme cela a été prouvé en pratique au cours des deux dernières guerres lancées contre Gaza, lorsque notre coordination militaire et politique était à son plus haut niveau. L’interaction politique et la coordination restent puissantes, parce que nous sommes persuadés qu’une telle relation est un état naturel entre nous.

Pourtant, cela n’empêche pas que la concurrence entre nos deux mouvements a eu parfois des répercussions négatives, mais que nous avons rapidement surmontées parce que nous sommes convaincus que ce qui nous unit dépasse de loin ce qui nous divise. En outre, nos idéologies, nos croyances et méthodes sont presque identiques, et à ce titre, nous nous efforçons de développer et d’améliorer notre relation mutuelle dans notre coopération à différents niveaux, politiques et militaires. D’autant que nous sommes confrontés à des défis importants qui nécessitent une plus grande cohésion et une forte solidarité. N’oublions pas que nos deux organisations sont entraînées dans le même combat : contre l’occupation israélienne.

Al-Monitor : Certains pensent que le Hamas a le plus bénéficié des révolutions du printemps arabe. Pouvez-vous nous parler de votre relation avec vos nouveaux alliés : l’Égypte, le Qatar et la Turquie ?

Meshaal : Au départ, il est important de noter que le Hamas soutient les aspirations des peuples arabes à la liberté et à l’autodétermination, ainsi que la lutte contre la corruption et la tyrannie. Nous les soutenons sans nous ingérer dans les affaires intérieures d’autres pays. Logiquement, les objectifs du Hamas sont conformes à ceux de ces révolutions, sans différencier ni les peuples et ni les révolutions.

D’autre part, nos relations avec les nouveaux régimes ne sont ni nouvelles ni changées. Cela a été la politique du Hamas depuis sa fondation : établir des relations politiques avec tous, et ne fermer les portes à personne. Nous n’avons jamais approuvé la politique de formation des axes régionaux ou internationaux. Nos critères pour avoir de bonnes relations avec tel ou tel État ... ont toujours été dépendants du niveau de soutien qu’ils accordent à la cause palestinienne à différents niveaux, de façon à ce que les intérêts de tout le monde soient garantis. Vous pouvez vérifier ce fait, si vous souhaitez, en examinant le bilan historique du Hamas concernant ses relations arabes, régionales et internationales.

Le Hamas n’a jamais été hostile à l’égard d’un pays, pas plus qu’il n’a jamais été inféodé à un pays. Il entretient de bonnes et solides relations avec la plupart des pays arabes, car il est convaincu que ces relations nourrissent et consolident la lutte du peuple palestinien contre l’occupation israélienne. Il ne fait aucun doute que nos relations avec l’Égypte, le Qatar et la Turquie sont excellentes. Nous apprécions leurs positions sur le soutien à notre peuple et à sa cause. Dans le même temps, nous nous efforçons de développer des relations politiques avec tout le monde, de telle sorte que les intérêts de tous puissent être pris en compte.

Rapports de mauvaise foi

Al-Monitor : Êtes-vous d’accord avec ceux qui caractérisent les relations du Hamas avec l’Égypte comme « fragiles et tièdes », à la lumière des récentes accusations portées contre le Hamas dans la presse égyptienne ?

Meshaal : Au contraire, les relations du Hamas avec l’État égyptien ont connu une amélioration et une stabilité sans précédent. Nous avons d’excellentes relations avec ses dirigeants et institutions. Pour nous, l’Égypte constitue le sein où se nourrit la Palestine. Notre espoir est que l’Égypte surmonte sa phase de transition et en sorte plus forte qu’auparavant, d’une manière qui préserve les intérêts et la sécurité de son peuple, de sorte qu’elle puisse reprendre le rôle historique que le monde arabe attend d’elle.

Par ailleurs, la direction du Hamas a tenu des réunions avec de nombreuses organisations égyptiennes, officielles ou non, afin de réfuter les calomnies et les accusations sans fondement portées contre le Hamas. En conséquence, la fausseté de ces accusations est devenue claire pour tous, comme en témoignent les récentes déclarations de certains militaires égyptiens et de représentants du ministère de l’Intérieur. Il est devenu clair que les accusations portées par certains médias égyptiens n’étaient que des mensonges et des calomnies visant à le Hamas mais avec des objectifs liés aux affaires intérieures égyptiennes.

Nous, gens du Hamas, respectons la sécurité intérieure de l’Égypte comme ses affaires internes. Nous n’interférerons pas dans ses affaires internes. Nous ne sommes donc pas partie prenante dans la polarisation que l’Égypte connaît en ce moment.

Al-Monitor : Qu’en est-il de la situation en Syrie, en particulier après la publication de certaines informations dans la presse occidentale qui parlent de militants du Hamas formant des militants de l’Armée syrienne libre (FSA) ?

Meshaal : En résumé, nous soutenons les aspirations de tous les peuples à la liberté, la dignité, les réformes et la démocratie. Nous sommes donc avec le peuple syrien. Nous croyons dans les valeurs et les droits, tout comme nous les pratiquons. Ce sont les droits de tous les peuples arabes et musulmans, les droits de toute l’humanité, en fait.

Pourtant, dans le même temps, nous n’avons pas à interférer dans les affaires internes d’une nation. Nous n’intervenons pas dans la crise syrienne, nous ne sommes pas partie prenante, malgré la grande douleur que nous ressentons à voir versé le sang du peuple syrien, ainsi que le grand nombre de victimes et la destruction de la Syrie en tant que pays et État .

À la lumière de cette position claire et de notre politique claire, j’affirme avec certitude que ces articles occidentaux n’ont aucun fondement lorsqu’ils parlent de l’implication du Hamas dans la formation de militants de la FSA. Ce ne sont que des mensonges destinés à semer la confusion et à brouiller les cartes.

Al-Monitor : Il est bien connu qu’ont existé des relations étroites entre votre organisation, le Hezbollah et l’Iran. Ces relations subsistent-elles ?

Meshaal : Oui, il est évident qu’au cours de dernières années, nous avons eu des relations solides avec les frères du Hezbollah et avec l’Iran, ainsi qu’avec d’autres organisations et pays. Ces relations sont toutes fondées sur le concept de la résistance et de la lutte contre l’occupation israélienne. Notre cause est juste, et nous nous sommes toujours efforcés de mobiliser les efforts du monde arabe et des peuples libres du monde pour l’appui au peuple palestinien et à sa cause. Il ne fait aucun doute que notre relation avec le Hezbollah et avec l’Iran a été grandement affectée récemment par la disparité de nos points de vue sur la crise syrienne. Notre position à cet égard est différente de la leur, mais la relation existe toujours, même si elle a été affectée par la situation en Syrie.

Al-Monitor : Les différences entre votre position et celle de l’Iran ont été très évidentes dans la crise syrienne. Comment allez-vous faire si vous perdez le soutien qui a existé, à la fois financièrement et militairement ?

Meshaal : Le Hamas apprécie grandement tous ceux qui l’ont soutenu et appuyé dans sa lutte contre l’occupation israélienne. Il est reconnaissant à l’Iran pour tout ce qu’elle a fourni à cet égard. Mais le Hamas, en même temps, ne dépend pas du soutien d’un seul État, au contraire, il s’efforce de diversifier ses sources de financement. Le Hamas tient à maintenir toutes ses relations présentes et futures, malgré les différences ou désaccords sur certaines questions. Avoir des relations politiques n’est pas synonyme d’épouser les mêmes positions, mais se fonde sur la coopération à partir de préoccupations communes.

Al-Monitor : Beaucoup ici à Gaza se posent la question suivante : Quand allez-vous à nouveau visiter le territoire ?

Meshaal : Gaza occupe une place spéciale dans mon cœur, ainsi que dans mon esprit et mes pensées, pour plus d’une raison. En plus d’être une partie de ma chère patrie palestinienne, ma visite il y a quelques mois, et le fait d’avoir pu être en contact avec mon peuple et communiquer avec ses dirigeants, n’a fait qu’augmenter l’affection que j’ai pour elle. En conséquence, j’ai constamment le désir de me rendre à Gaza, ce qui ne pourra se produire bientôt, mais qui arrivera quand l’occasion se présentera. Chaque ville palestinienne, village, vallée, montagne et bord de mer, est cher à mon cœur comme à celui de tout Palestinien.

Si Dieu le veut, le jour viendra bientôt où je pourrai visiter une Cisjordanie libérée de l’occupation. Tout comme les coups de la résistance ont forcé l’armée israélienne à se retirer de la bande de Gaza, notre peuple, à travers la résistance et la lutte, réussira également à faire cesser l’occupation de la Cisjordanie. La visite prendra alors une signification particulière, car elle ne sera pas fondée sur une permission de l’occupant, mais sur le résultat d’une décision palestinienne libre.

* Adnan Abou Amer est doyen de la Faculté des arts et responsable de la Section de la presse et de l’information à Al Oumma Open University Education, ainsi que professeur spécialisé sur l’histoire de la question palestinienne, la sécurité nationale, les sciences politiques t la civilisation islamique.

3 mai 2013 - al-Monitor - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.al-monitor.com/pulse/ori...
Traduction : Info-Palestine.eu - CZ & Niha


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