16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

L’Egypte a déclaré la guerre aux tunnels de Gaza

lundi 25 février 2013 - 09h:50

Sanaa Kamel - Al-Akhbar

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Le gouvernement égyptien a déclaré la guerre au réseau de tunnels souterrains à Gaza. La zone où les tunnels relient Gaza à l’Égypte a été inondé avec des eaux usées, sous l’ordre des autorités égyptiennes.

JPEG - 30 ko
Le gouvernement égyptien a déclaré la guerre au réseau de tunnels souterrains de Gaza. La zone des tunnels reliant Gaza à l’Égypte a été inondée par des eaux usées, sur les ordres des autorités égyptiennes - Photo : Reuters/Ibraheem Abu Mustafa

Le but est de détruire la majorité des tunnels, mais d’en laisser subsister une cinquantaine qui seront sous la supervision du Hamas et ne permettront que le passage de denrées alimentaires et de matériaux de construction.

Une source égyptienne, qui a préféré garder l’anonymat, a confirmé ces informations, expliquant que les accords sous médiation égyptienne entre le Hamas et Israël après la guerre de novembre 2012 contre Gaza, imposaient la destruction de la plupart des tunnels.

La même source a expliqué que la fermeture des tunnels a été l’un des conditions secrètes de la trêve parrainée par l’ancienne secrétaire d’État Hillary Clinton, pour empêcher le passage d’armes à la résistance palestinienne.

La même source a ajouté : « Le Hamas étudie en permanence la situation politique et prend des décisions qui bénéficient à court terme et à long terme. Le Hamas a besoin d’une nouvelle stratégie pour faire face à une nouvelle crise, suite à l’affaiblissement des Frères musulmans en Égypte et à la désapprobation par l’armée égyptienne de la situation actuelle dans le Sinaï. »

La personne ajoute que « [la fermeture des tunnels] est dans l’intérêt du Hamas si les développements politiques conduisent à l’ouverture des frontières et à la fin du siège ... tant que le Hamas apparaît comme un vainqueur. »

L’analyste politique Palestinien Akram Atallah, estime que l’Égypte ne pourrait pas fermer d’autorité les tunnels si elle n’avait pas obtenu des garanties israéliennes que le siège de Gaza seraient assoupli.

Il explique aussi que « le Hamas s’efforce de consolider sa domination sur la bande de Gaza indépendamment de quiconque. Il n’a jamais déclaré une quelconque incapacité à gérer la bande de Gaza dans les pires des circonstances. »

Pas de tunnels, pas d’économie ?

Bien que les passages de marchandises constituent un pourcentage important de l’économie de la bande de Gaza, cette activité souterraine est considérée comme très dangereuse. Plus de 230 personnes ont trouvé la mort dans les tunnels depuis leur construction comme un moyen de contourner le blocus israélien et égyptien.

Les gens qui possèdent et contrôlent les tunnels sont très contrariés par la nouvelle de leur fermeture, car ils vont bientôt perdre une source importante de revenus. Les opinions des travailleurs sont cependant plus variées.

Ibrahim al-Shaer, âgé de 25 ans, a vu comment un tunnel où il travaillait a été inondée par des eaux usées. « Je me sens soulagé. J’ai vécu les pires moments de la vie de mon existence dans ce tunnel. Chaque fois que je descendais, je ne m’attendais pas à en ressortir vivant. »

Shaer espère que les postes frontaliers s’ouvriront, permettant ainsi aux flux nécessaires de marchandises d’entrer dans la bande de Gaza.

Abou-Mohammed Zaarab, âgé de 55 ans, s’est précipité quand il a appris que l’un de ses tunnels avait été détruit. Il maudit le gouvernement égyptien. « Ils veulent nous priver de notre seule source de revenus, alors que nous en étions auparavant à mendier dans les rues. Mais c’est de la politique. Le Hamas, l’Égypte et Israël ne se préoccupent pas du bien-être du peuple. »

Les tunnels ont contribué à stimuler le commerce, ce qui en fait une source de profit pour les hommes d’affaires et le gouvernement [de Gaza]. Dans le même temps, les tunnels étaient la raison pour laquelle de nombreuses usines à Gaza ont dû fermer leurs portes, les produits locaux ne pouvant pas rivaliser avec ceux issus de la contrebande.

Mahdi Ibrahim, âgé de 27 ans, travaille dans une usine de Gaza et attend impatiemment que les tunnels ferment. Cela signifiera de meilleures perspectives pour l’usine de son employeur, dont la productivité a chuté de 50% suite à la mise en place des tunnels.

L’analyste économique Mouin Rajab estime que la fermeture des tunnels rendra les produits locaux plus abordables, même s’il y a très peu d’usines à Gaza.

« Quand tous les tunnels seront détruits, il devra y avoir une solution de rechange. Le Hamas est à la recherche d’une alternative qui permettra de compenser les pertes. Cela pourrait être le commerce avec l’Égypte, qui profiterait aux deux parties », a estimé Rajab.

Consultez également :

- Gaza : l’Egypte veut faire stopper l’activité des tunnels en les inondant - 19 février 2013
- Gaza : depuis 2006, les tunnels ont coûté la vie à 232 Palestiniens - 20 janvier 2013
- Gaza : des boulots peu courants pour une jeunesse en manque d’emplois - 13 décembre 2012
- Gaza : important trafic à travers les tunnels en période de Ramadan - 26 juillet 2012
- En urgence, du carburant arrive d’Égypte via les tunnels dans la bande de Gaza - 21 février 2012
- Les flics égyptiens inondent les tunnels vers Gaza avec des eaux usées, tuant 3 Palestiniens - 28 septembre 2012
- Gaza : disparition du commerce des tunnels - 26 juillet 2010

24 février 2013 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu - Naguib


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.