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Rapport sur les violations israéliennes des droits humains

jeudi 14 février 2013 - 18h:36

PCHR du 7 au 13 février 2013

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Les forces israéliennes continuent leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens dans les territoires palestiniens occupés (TPO).

Durant cette semaine du 7 au 13 février 2013 :

  • les forces israéliennes ont poursuivi leurs tirs sur les civils palestiniens dans la zone frontalière de la bande de Gaza ;
  • 4 civils palestiniens, dont un enfant et un journaliste, ont été blessés lors des incursions en Cisjordanie ;
  • les forces israéliennes ont conduit 77 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie :
    • au moins 46 civils palestiniens, dont 8 enfants, ont été arrêtés en Cisjordanie ;
    • 6 enfants de la bande de Gaza ont été arrêtés alors qu’ils tentaient de passer la frontière vers Israël ;
  • les forces israéliennes ont poursuivi leurs agressions contre les pêcheurs palestiniens en mer :
    • elles ont ouvert le feu sur des bateaux de pêche palestiniens, sans qu’aucune victime ni dégâts matériels ne soient signalés ;
      - 4 pêcheurs, dont 2 enfants, ont été arrêtés, puis libérés après saisie de leur bateau ;
  • les forces israéliennes ont continué d’user d’une force démesurée contre les manifestations non violentes en Cisjordanie :
    • 3 civils palestiniens, dont un enfant et un journaliste, ont été blessés dans les manifestations contre le mur d’annexion et la colonisation ;
  • Israël a maintenu un bouclage total sur les TPO et l’isolement de la bande de Gaza du monde extérieur :
    • les forces israéliennes ont posé des dizaines de checkpoints en Cisjordanie ;
    • au moins 18 civils palestiniens, dont 11 enfants et une femme, ont été arrêtés sur les checkpoints ;
    • 2 de ces personnes arrêtées l’ont été au passage frontalier de Beit Hanoun (Erez), au nord de la bande de Gaza ;
  • les forces israéliennes ont poursuivi la colonisation en Cisjordanie, et les colons leurs agressions contre les civils palestiniens et leurs biens :
    • 4 maisons, 3 tentes, un hangar, un puits et une épicerie ont été démolies ;
    • le gouvernement israélien a approuvé la construction de 436 logements dans les colonies de Cisjordanie ;
    • les colons ont poursuivi leurs agressions contre les civils et les biens palestiniens.
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Des soldats israéliens au checkpoint d’al-Jalama, près de Jénine, durant des affrontements avec quelques jeunes hommes rassemblés au checkpoint – 8 février 2013




Violations israéliennes du droit international et du droit humanitaire international dans les TPO durant la période du 7 au 13 février 2013




Les tirs

Durant la semaine écoulée, les forces israéliennes ont blessé 17 civils palestiniens, dont 2 enfants et 2 journalistes, en Cisjordanie ; 3 d’entre eux, dont un enfant et un journaliste, l’ont été pendant une manifestation non violente contre le mur d’annexion et la colonisation, alors que 4 autres, dont un enfant et un journaliste, l’ont été lors de deux incursions séparées. Dans la bande de Gaza, les forces israéliennes ont continué de tirer sur les civils palestiniens près de la frontière.



- Cisjordanie

Le samedi 9 février, vers 8 h, des colons envahissent les parties est d’Azzoun, à l’est de Qalqilya. Ils lancent des pierres sur les maisons de villageois. Vers 21 h 40, les colons attaquent à nouveau ce même village. (Voir ci-dessous : « Agressions des colons contre les civils et les biens palestiniens »).

Le lundi 11 février, le journaliste Amer Mohammed ‘Abdeen, 32 ans, est touché par une grenade lacrymogènes à la jambe droite lors d’une incursion des soldats israéliens dans le secteur d’al-Sa’ida, au sud-ouest de Beit Awwa, au sud d’Hébron, dans le but de démolir des bâtiments civils. Après leur démolition, les forces israéliennes s’en sont prises aux Palestiniens qui se trouvaient dans le secteur et ont lancé des lacrymogènes sur eux, des bombes assourdissantes et tiré à balles caoutchouc. Le journaliste est blessé dans l’attaque.

Dans le même contexte, les forces israéliennes ont continué systématiquement d’user d’une force démesurée contre les manifestations non violentes organisées par les Palestiniens, avec des militants des droits de l’homme internationaux et israéliens, en Cisjordanie. Trois civils palestiniens ont été blessés, dont un enfant et un journaliste.

A la manifestation de Kufor Qaddoum, au nord-est de Qalqilya, le vendredi 8 février, vers midi et quart, Palestiniens, militants israéliens et internationaux ont manifesté dans le centre de Kufor Qaddoum, contre la fermeture prolongée de l’entrée est du village, depuis le déclenchement de l’Intifada Al-Aqsa. Ils se sont dirigés vers l’entrée du village et aussitôt, les forces israéliennes, stationnées à proximité de la porte métallique, ont tiré. Bashar Mohamoud Nazzal Saleh, 33 ans, caméraman pour la chaîne satellite Palestine (PSC), a été touché par une grenade lacrymogène à l’épaule gauche alors qu’il filmait en vidéo la manifestation, et Khaled Murad Barham, 14 ans, par une grenade lacrymogène dans le pied droit.

Le troisième blessé a été atteint de 3 balles dans le dos et dans la cuisse gauche à la manifestation à Budrus, à l’ouest de Ramallah et d’al-Bireh.



- Bande de Gaza

Le vendredi 08 Février 2013 A environ 15:30, les forces israéliennes positionnées à la frontière, au nord de Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, ont tiré des balles et des grenades lacrymogènes sur un groupe de civils, qui étaient à quelques mètres de l’ouest de la frontière . En conséquence, les civils ont été effrayés, mais ni victimes ni dégâts matériels n’ ont été signalés. A environ 15:40, les forces israéliennes positionnées à la frontière à l’est d’Abu Safia village, à l’est de Jabalia dans le nord de la bande de Gaza, ont tiré des balles et des grenades lacrymogènes sur un groupe de civils, qui étaient à quelques mètres de l’ouest de la barrière . En conséquence, les civils ont été effrayés, mais ni victimes ni dégâts matériels n’ont été signalés.

A environ 16:00, les forces israéliennes positionnées le long de la frontière, à l’est d’al-Maghazi, arrêtent deux jeunes alors qu’ils tentaient de traverser la frontière avec Israël : Mohammed Yusef ’Ebeid al-Ne’ami, 16 ans etMajdi Rashad Abdul Karim al-Masalma, 18. Les deux sont d’al-Maghazi . Ebeid Yusef al-Ne’ami, 45 ans, père d’un des garçons arrêtés, a déclaré à un enquêteur du PCHR que vers 22:50, il a reçu un appel téléphonique d’une
personne qui s’est présenté comme un officier des forces israéliennes et lui a dit que son fils Mohammed et Majdi al-Rashad Masalma ont été arrêtés en raison de leur tentative de traverser les frontière en Israël.

Tirs sur les pêcheurs palestiniens en mer

Le dimanche 10 Février 2013, à environ 06:00, les canonnières israéliennes ont arrêté 4 pêcheurs, dont 2 jeunes, qui étaient à bord d’un bateau de pêche appartenant à Mohammed Abdul Razeq Baker Sa’id, 42. Le bateau était de 3 miles nautiques au large d’Al-Soudaniya au nord de la ville de Gaza. Les pêcheurs sont les suivants : Thabet Mohammed Abdul Razeq Baker, 17 ; Haitham Tareq Baker, 25 ; Amjad Tareq Baker, 23 ; et Awad Tareq Baker, 16. Les forces israéliennes les ont arrêté et transporté au port d’Ashdod puis au passage d’Erez pour être interrogés. A environ 17:00, les forces israéliennes les a libérés, mais le bateau qui était équipé d’ un GPS, et d’une téléphonie mobile ainsi que 15 litres de benzène est resté sous séquestre.

Le lundi 11 Février 2013, à environ 20h30, les canonnières israéliennes stationnées au large d’Al-Waha , au nord-ouest de Beit Lahia, au nord de la bande de Gaza, ont ouvert un feu nourri pendant 30 minutes sur des bateaux de pêche qui naviguaient à 2 miles nautiques au large des côtes. En conséquence, les pêcheurs se sont enfuis de peur d’être arrêtés ou blessés. Ni victimes ni dégâts matériels n’ont été signalés.



Les incursions



- Arrestations sur les checkpoints de Cisjordanie

Durant cette semaine, les Israéliens ont conduit au moins 77 incursions dans les communautés palestiniennes en Cisjordanie, au cours desquelles ils ont arrêté au moins 46 Palestiniens, dont 8 enfants.

Le jeudi 7 février, vers 9 h, les forces israéliennes postées près de terres appartenant à des Palestiniens à l’est de Yatta, ont arrêté Anas Hasan Hreizat, 17 ans, alors qu’il y faisait paître ses moutons, et l’ont emmené vers une destination inconnue

Le vendredi 8 février, vers 19 h 30, les Israéliens postés à l’entrée ouest de Beit Fajjar, au sud de Bethléhem, ont arrêté 3 civils, dont 2 enfants, et les ont emmenés vers une destination inconnue : Ali Ja’afar Taqatqa, 18 ans, Ihab Nemir Taqatqa, 15 ans, et Fayez Mohammed Taqatqa, 16 ans. Les Israéliens ont prétendu avoir trouvé des couteaux sur eux.

Le samedi 9 février, vers 15 h, les Israéliens sur le checkpoint d’Huwarah, à l’entrée sud de Naplouse, ont arrêté Alaa’ Mohammed Qassem Abu Zaitoum, 21 ans, du village d’‘Asirah, au nord de la ville ; des témoins affirment que les forces israéliennes ont obligé Abu Zaitoun à descendre de la voiture qu’elle conduisait, et l’ont arrêtée ; ils l’ont emmenée vers une destination inconnue. Il faut indiquer que cette personne arrêtée est étudiante à l’université ouverte al-Quds.

Le même jour, vers 17 h 30, les Israéliens ont arrêté Khalil Harb Ma’rouf Rayyan, 25 ans, de Qarawet Bani Hassan, au nord-ouest de Salfit, prétendant qu’il possèdait une arme de chasse dans un endroit appelé Abbas Valley, situé entre Qarawet Bani Hassan et Deir Estayya, près de la colonie Rafafa. Le père de Rayyan a indiqué que vers 20 h, ce jour-là, il avait reçu un coup de téléphone de la police de la colonie Ariel, qui l’informait que son fils, Khalil, avait été arrêté vers 17 h 30, et qu’il était transféré au centre de détention dans le camp d’Hawara, au sud de Naplouse.

Également samedi, vers 13 h 45, alors que les Israéliens patrouillaient sur la route principale (route de contournement n° 55), qui relie Qalqilya et Naplouse, ils ont arrêté 3 enfants d’Azzoun, à l’est de Qalqilya. Ces enfants ont été arrêtés alors qu’ils se trouvaient dans l’ouest du village, près de la route principale, où ils cherchaient du fer et de l’aluminium pour les vendre. Ils ont été dirigés vers une destination inconnue. Les enfants sont : Diaa’ Qaher Abndel ‘Aziz Abu Haniya, Zaid Ali Radi Odwan, et Mohammed Samir Hasan Abu Haniya, tous trois âgés de15 ans.

Lundi 11 février, vers 16 h, les Israéliens arrêtent Fadi Ishac Hamed Jaradat, 28 ans, de Sa’ir, au nord-est d’Hébron, alors qu’il passait à l’un des checkpoints pour entrer dans Za’tara, à l’est de Bethléhem. Il a été transporté vers une destination inconnue.

Le mardi 12 février, vers 14 h 30, les Israéliens postés au carrefour d’ ‘Atsyon, au sud de Bethléhem, ont arrêté Adib Abu Akram, 35 ans, de Beit Fajjar, au sud de la ville.

Le même jour, vers 20 h 15, les Israéliens postés au carrefour dans l’ouest de Beit Fajjar, ont arrêté 5 enfants du village et les ont emmenés vers une destination inconnue : Mohammed Faris Taqatqa, 15 ans, Aayed Mohammed Taqatqa, 16 ans, Eyad Ahmed Taqatqa, 13 ans, Rami Ali Taqatqa, 14 ans, et Ahmed Khalid Taqatqa, 15 ans. Il faut indiquer que le village de Beit Fajjar fait l’objet d’une vaste campagne d’arrestations, le nombre des personnes arrêtés monte à 55 depuis le début de cette année 2013.



- Arrestations dans la bande de Gaza

A environ 15:00, les forces israéliennes stationnées le long de la frontière, à l’est du camp de réfugiés d’Al-Bureij dans la bande de Gaza, ont arrêté 4 jeunes palestiniens alors qu’ils tentaient de franchir les frontières en Israël : Mohammed Ibrahim Abu Salem Hazin, 17 ; Salim Abou Salama Mosbah Ghoula, 15 ; Mohammed Mohammed Abu Ghoula Hakem, 15 et Ahmed Hamdan Abu Wael Ghoula, 17.

Ayman Abu Hamdan Farhan Ghoula, 29, l’ oncle de l’un des détenus, a déclaré à un enquêteur du PCHR qu’il n’a pas vu son neveu dans la région, alors il a commencé à le chercher. Certains jeunes gens ont dit à l’oncle qu’ils ont vu le garçon avec 3 autres garçons se dirigeant vers la frontière. L’oncle les a suivis dans la zone frontalière, mais une personne vivant près de là lui a dit qu’il a vu 4 enfants s’approcher de la clôture. Ils ont été arrêtés par les forces israéliennes positionnées là.



Restrictions aux déplacements

Israël a maintenu un bouclage serré des TPO, imposant des restrictions graves aux mouvements des civils palestiniens dans la bande de Gaza, et en Cisjordanie dont Jérusalem-Est occupée.

- Le blocus illégal imposé par les Israéliens de la bande de Gaza, blocus fortement hermétique depuis juin 2007, a un impact désastreux sur la situation humanitaire et économique dans la bande de Gaza. Le blocus illégal ne fait pas que causer une crise humanitaire, mais aussi une crise des droits humains et de la dignité humaine pour la population gazouie. Les mesures récemment annoncées pour desserrer le blocus restent vagues, purement cosmétiques et ne règlent en rien les causes profondes des crises ; celles-ci ne peuvent être solutionnées que par une levée immédiate et totale du blocus, notamment par l’annulation de l’interdiction d’entrer et sortir de la bande de Gaza et l’interdiction d’exporter. Les Palestiniens dans Gaza ne peuvent supporter plus longtemps ces pénuries de nourritures, et aussi longtemps que le blocus se poursuivra, ils resteront économiquement dépendants, incapables de prendre soin d’eux-mêmes, et isolés sur le plan social, culturel et universitaire du reste du monde.

- Les FOI ont maintenu les sévères restrictions aux mouvements des civils palestiniens dans toute la Cisjordanie, dont Jérusalem-Est occupée. Des milliers de Palestiniens, de Cisjordanie comme de la bande de Gaza, se voient toujours refuser l’accès à Jérusalem.



Colonisation

Israël a poursuivi ses activités de colonisation dans les TPO, en violation du droit humanitaire international, et les colons leurs agressions contre les civils et les biens palestiniens.

- Démolitions aux bulldozers de maisons, de terres et autres bâtiments civils

Le jeudi 7 février, vers 5 h 30, des forces israéliennes, avec des SUV, deux bulldozers et un excavateur, ont envahi al-Khas, village à l’est de Bethléhem. Les bulldozers ont complètement démoli une maison inhabitée appartenant à Ahmed Mustafa Isma’il Sbatin, 55 ans. Dans son témoignage au PCHR, Ahmed Sbatin a indiqué qu’après la prière de l’aube ce jeudi, il avait été étonné de voir un fort détachement de soldats israéliens encercler sa maison et la raser au bulldozer, alors qu’il possède les documents montrant que le tribunal militaire de Beit El s’était prononcé contre l’ordre de démolition, document qu’il a montré aux soldats. Pourtant, ils ont poursuivi la démolition de la maison de 150 m². Il a ajouté que la maison est située en Zone B qui se trouve sous la compétence palestinienne selon les Accords d’Oslo, et qu’il possède un permis de construire du ministère du gouvernorat local de Bethléhem. Les Israéliens avaient remis antérieurement à Mr Sbatin un ordre de démolition de sa maison, en septembre 2012. Mais il s’était alors rendu au tribunal militaire de Beit El, au nord de Ramallah, et avait obtenu une décision du tribunal s’opposant à la démolition.

Même jour, vers 10 h, les Israéliens ont lancé une vaste campagne de démolition aux bulldozers sur des terres appartenant à des civils palestiniens de Kufor Sour et Kufor Jamal, situés près de la colonie Salit, montée sur les terres palestiniennes au sud de Tulkarem. Selon des témoins, les forces israéliennes ont lancé cette campagne de démolitions aux bulldozers dans le cadre des projets d’expansion de la colonie Salit. Il faut indiquer que cette colonie s’est montée en 1979 sur 1475 dunums (14 ha 75) de terres palestiniennes. « Salit  » veut dire rocher, tiré du nom palestinien du village, Kufor Sour, « Sour  » signifiant rocher en araméen.

Vendredi 8 février, 5 h 30, les soldats israéliens, avec des véhicules militaires et des canons à eau propulsant de l’eau puante sont entrés dans le secteur d’al-Tabban, à l’est de Yatta, et ont attaqué un groupe de Palestiniens et de militants internationaux, après que ceux-ci aient monté trois tentes sur une terre confisquée et construit le village de Cannan. Les soldats ont bouclé le secteur, agressé les participants, tenté d’en arrêter quelques-uns puis démoli et confisqué les tentes. Vers 7 h 30, des Palestiniens, avec des militants israéliens et internationaux, se sont rassemblés devant la municipalité de Yatta, où ils ont organisé une manifestation non violente, puis se sont dirigés vers les terres confisquées à Howara, à l’est de Yatta. A leur arrivée, ils ont remonté les tentes sur des terres confisquées. D’importants détachements de soldats et policiers israéliens ont alors encerclé les lieux et attaqué les manifestants, à coups de poing et à coups de pied, lançant aussi sur eux des bombes assourdissantes, des grenades lacrymogènes et les arrosant d’eau puante.

Des manifestants ont souffert des coups reçus et de l’inhalation des gaz : Khawla ‘Issa Abu-Marir, 46 ans, Suliman Abu ‘Aram, 70 ans, Younis ‘Arar, 37 ans, et Youssif Abu-Maria, 42 ans. Les Israéliens ont aussi détenu des journalistes, dont notamment Abdel-Hafiz al-Hashlamon, caméraman de l’Agence européenne d’informations, Hussam Abu ‘Alan, caméraman de l’agence Waffa, et Abdel-Ghani al-Natsha, caméraman de Pal-Media. Trois Palestiniens ont été arrêtés et conduits vers une destination inconnue : Mohammed Hijazi al-Zain, 28 ans, Hadi Fayez Makhamra, 25 ans, et Mujahad Hamad Ibrahim Makhamra, 28 ans.

Dans son témoignage au PCHR, Khawla Abu-Marir indique que les soldats israéliens ont agressé les manifestants avec une grande brutalité. Ils l’ont plaquée au sol, se sont mis à la frapper à coups de poing et ont voulu l’arrêter. Elle a perdu connaissance aussi, à cause de l’inhalation des gaz et de la puanteur de l’eau qu’ils avaient pulvérisée dans sa direction.

Le dimanche 10 février, vers 9 h, les forces israéliennes, accompagnées de véhicules militaires et de bulldozers, ont envahi le village d’Abul-‘Assja, à l’est de Doura. Elles se sont déployées entre les maisons, interdisant aux civils de se déplacer dans la zone. Les bulldozers ont démoli une maison de 85 m² en cours de construction, au motif qu’elle n’avait pas de permis de construire (israélien) ; la maison appartient à Bassam Hamad Moussa al-Zeir, 50 ans.

Le lundi 11 février, vers 9 h 30, des Israéliens, avec des véhicules militaires et un bulldozer, ainsi qu’un véhicule de l’Administration civile, ont pénétré dans le secteur de Sho’ab al-Battam, au sud d’Ethna. Ils s’en sont pris à une caravane appartenant à Mohammed Badawi al-Tamizi, 50 ans, ont obligé sa famille à l’évacuer pendant que les gens de l’Administration civile en vidaient le contenu, puis ils l’ont rasé au bulldozer. Il faut indiquer que c’est le Bureau de la Coordination des Affaires humanitaires (OCHA) qui avait donné la caravane après que les Israéliens aient démoli sa maison, en 2012.

Même jour, vers 10 h, les Israéliens, avec cinq véhicules militaires, deux transports de troupe blindés, un bulldozer, un excavateur et un véhicule de l’Administration civile, ont pénétré dans le secteur d’al-Sa’ida, au sud-ouest d’‘Awwa, au sud de Doura. Les soldats israéliens se sont déployés et ont imposé un couvre-feu aux civils palestiniens pendant que le bulldozer démolissait une maison de 70 m², appartenant à Rasem Mustafa al-Sowayty, au motif qu’il n’avait pas de permis (israélien). Après le travail du bulldozer, les soldats ont agressé les civils présents, lançant sur eux des lacrymogènes, des bombes sonores et tirant à balles caoutchouc. ‘Amer Mohammed ‘Abdin, 32 ans, journaliste, a été touché par une lacrymogènes au pied droit, et de nombreux manifestants ont perdu connaissance après l’inhalation des lacrymogènes.

Le mardi 12 février, vers 10 h, des Israéliens, avec des véhicules militaires, un bulldozer et un véhicule de l’Administration civile israélienne, sont entrés dans ‘Arab al-Ramadeen, au sud d’Hébron. Ils ont encerclé une épicerie de 12 m², appartenant Nawaf Hamed al-Daghadmeh, 56 ans, et détenu plusieurs civils présents dans la boutique, puis ils ont démoli celle-ci. Avant de se retirer, les Israéliens ont confisqué des objets en fer, des légumes, un tracteur et ils ont arrêté le fils d’al-Daghadmeh, Maher, 20 ans.

- Restrictions à la liberté de mouvement des agriculteurs palestiniens

Le vendredi 8 février, vers 8 h, des forces israéliennes stationnées dans l’est de Yatta ont interdit aux agriculteurs palestiniens l’accès à leurs terres agricoles et ont déclaré le secteur « zone militaire fermée ».

Dans son témoignage au PCHR, Rateb al-Jabour, coordinateur du Comité populaire contre la colonisation, à Yatta, a déclaré que les forces israéliennes avaient délibérément déclaré les terres agricoles zone militaire fermée, afin d’éloigner les agriculteurs alors que les colons ont été autorisés à y pénétrer, et ce, dans le contexte d’une nouvelle politique pour la confiscation de ces terres.

Le samedi 9 février, vers 9 h, les Israéliens ont interdit à Ali ‘Eid ‘Awad, 50 ans, de travailler sa terre dans le secteur de Khelat al-Kutla, adjacent à la colonie Kermi Tsouor, sur des terres palestiniennes au sud de Beit Ummar. Ils l’ont obligé aussi à partir sous la menace d’une arme de poing, après avoir pris son nom et le moment où il était entré sur sa terre. Selon Mohammed ‘Awad, coordinateur du Comité populaire contre le mur et les colonies, les terres près de la colonie Kermi Tsour sont soumises à des attaques constantes, comme l’aspersion des arbres avec des substances toxiques, l’arrachage et l’incendie des arbres par les colons et les soldats, tentant de confisquer ces terres et de les ajouter à la colonie.

- Projets de colonisation de peuplement

Le gouvernement israélien a décidé de construire 90 logements dans la colonie Beit Eil, au nord-est de Ramallah. Selon le site de Channel 10, le lundi 11 février, le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, a donné les autorisations pour la construction de 90 nouveaux logements à Beit El, en vertu d’un accord signé entre les colons et le gouvernement, pour l’évacuation de la colonie Albona. Ces 90 logements font partie de plusieurs centaines de logements que le gouvernement s’est engagé à construire pour les colons pour les faire évacuer ladite colonie. Selon ce site, le gouvernement israélien a déjà promis 300 logements pour Beit Eil après la décision de la Cour suprême disant que les logements qui avaient été construits sur des terres palestiniennes de propriété privée devaient être évacués ; ainsi, la colonie Albona devrait être évacuée en échange de ces nouveaux logements. La décision du gouvernement intervient au début de l’application de l’accord signé, qui sera renforcé dans les semaines à venir. De son côté, l’organisation Paix Maintenant a déclaré que le fait que les projets de construction ont été publiés dans un journal israélien signifie que les travaux vont commencer dans les jours qui viennent.

En lien avec tout ceci, le ministère de la Défense a affirmé que le gouvernement a demandé des plans pour 346 nouveaux logements dans les colonies de Cisjordanie. Le ministère a indiqué dans un communiqué de presse avoir autorisé l’ébauche de projets pour 200 logements dans la colonie Tekoa, et 146 dans celle de Nacodam, dans le sud de la Cisjordanie. Il faut indiquer que le ministère israélien de la Construction a lancé des appels d’offre pour la construction de 200 logements en janvier 2013, dont 114 pour la colonie Gosh Atzion, grand bloc de colonies à Bethléhem qui inclut ces deux colonies Tekoa et Nacodam.

- Agressions des colons contre les civils et les biens palestiniens

Le jeudi 7 février, vers 10 h 30, des colons, protégés par des soldats israéliens et des véhicules militaires, ont envahi le secteur d’al-Hadffira, près d’‘Arraba, au sud-ouest de Jénine. Ils s’y sont livrés à des rites religieux près d’un site archéologique et y sont restés pendant un moment, avant de se retirer sans autre incident.

Le samedi 8 février, vers 7 h 30, des colons de Kiryat ARba, au sud-est d’Hébron, s’en sont pris aux terres agricoles et aux sources d’eau dans le secteur de Kannar, à l’est de Doura. Ils se comportés avec provocation, ont photographié le secteur puis se sont retirés.

Le même jour, vers 8 h, des colons ont envahi la partie est d’Azzoun, à l’est de Qalqilya. Ils lancent des pierres sur les maisons de villageois, de Mustafa Kharfan Rodwan, Adam Ahmed Badwan, Lou’ai Abdel-Rahim ‘Ouda et Ghassan Abdel-Latif ‘Oudwan. Les colons se retirent une fois que les forces israéliennes sont intervenues. Vers 21 h 40, les colons sont revenus attaquer ce même village. Ils ont pénétré dans le village par le nord à bord de plusieurs cars. Immédiatement, ils s’en sont pris aux maisons près de l’entrée nord du village, hurlant et lançant des pierres. Les Palestiniens ont tenté de les arrêter mais les soldats sont intervenus, tirant des balles d’acier enrobées de caoutchouc, lançant des grenades lacrymogènes et des bombes assourdissantes sur les Palestiniens. Des dizaines de villageois ont inhalé les gaz lacrymogènes et ‘Amro Mahmoud Abu Hanya, 23 ans, a dû être transporté dans un service spécialisé de l’hôpital d’Azzoun, suite à une réaction grave à l’inhalation. En outre, 3 civils palestiniens, dont un enfant, ont été blessés par balles :

  • Mo’ath Belal Swidan, 20 ans, blessé d’une balle dans la tête ;
  • Mohammed ‘Alaa Zammary, 17 ans, blessé d’une balle dans le dos, et
  • Abdel-Karim Faris Shbayta, 24 ans, blessé d’une balle dans la jambe gauche.

Témoignage de Wadi ‘Othman Mustafa al-Shilo, 36 ans, au PCHR :

« Vers 20 h, samedi 9 février, des colons ont attaqué le village d’Azzoun, par le côté est ; les civils ont couru aider les victimes de l’agression et ont résisté, les colons ont alors battu en retraite. Vers 21 h 30, j’ai reçu un certain nombre d’appels téléphoniques me disant que des colons avaient attaqué mon domicile, qui est le plus proche de l’entrée nord du village. Immédiatement, j’y suis allé et j’ai trouvé des colons lançant des pierres et cognant dans les fenêtres à coups de bâtons. J’ai réussi à arriver jusqu’à la maison et là, j’ai vu que les colons avaient brisé toutes les fenêtres et qu’il y avait des pierres dans les chambres et le salon. Plus tard, les forces israéliennes et les civils palestiniens se sont affrontés. »


Recommandations du PCHR à la communauté internationale



Document public

Pour plus d’informations, merci de vous rendre sur le site du PCHR, ou de le contacter à son bureau à Gaza ville par courriel : pchr@pchrgaza.org, ou par téléphone : (+972 (0)8 2824776 - 2825893).

Rapport hebdomadaire pour la période du 7 au 13 février 2013 : PCHR
sur Info-Palestine.net - traduction : JPP pour la Cisjordanie et Jacques Salles pour la bande de Gaza.


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