Israël et l’Amérique ne sont pas des variables éternelles dans ce monde. Il n’existe qu’une seule variable éternelle, Dieu tout-puissant. Il y a plus de deux décennies, existait la puissante Union soviétique. Je suis convaincu que d’ici quelques décennies, Israël ne sera plus.

L’Autorité palestinienne (AP) se prépare pour un nouvel épisode d’engagements avec la nouvelle administration Obama. Le Président Obama et son Secrétaire d’État nouvellement nommé, John Kerry, projettent de venir dans la région et de s’y entretenir avec les dirigeants israéliens et arabes.

Certains officiels de l’AP se rapportent à la visite avec la même parfaite naïveté qu’ils ont affichée à chaque fois qu’un officiel américain a débarqué à Ramallah. A voir comment ces officiels « perpétuellement optimistes » réagissent à ces visites invariablement futiles, ils donnent souvent l’impression que « cette fois, ce sera différent », et que les États-Unis sont maintenant sérieux quand il s’agit de faire pression sur l’État sioniste colonialiste pour qu’il prenne le chemin de la paix et l’obliger à abandonner la terre volée et à mettre fin à la plus longue occupation militaire au monde.

Je ne sais pas avec certitude pourquoi ces officiels, dont beaucoup sont des responsables politiques chevronnés avec de hauts diplômes universitaires, se comportent de cette manière plus que médiocre et souvent carrément stupide.

N’ont-ils rien appris des nombreuses « initiatives de paix » mises en avant par les Présidents et Secrétaires d’État américains ? Ne se souviennent-ils pas du Plan Rogers ? des initiatives de Carter ? de l’initiative Reagan ? de celle de Clinton ? de la Feuille de Route ? de la Conférence de paix de Madrid ? des Accords d’Oslo ? de la visite de Bill Clinton à Gaza ? des 24 venues de Condoleezza Rice à Ramallah ? des visites d’Hillary, pour ne citer que quelques-uns des exploits de la duperie américaine à l’égard de la cause palestinienne ?

Les responsables de l’OLP et de l’AP n’ont-ils rien appris de toute cette tromperie ? Sont-ils toujours prêts à répéter une fois encore les mêmes expériences ratées ? Nous, Palestiniens, avons été floués et trompés à un tel point que nous n’en pouvons plus. Pourtant, nos dirigeants semblent rester tout à fait insensibles aux affronts de ceux qui se prétendent contre l’expansion des colonies israéliennes, mais qui s’empressent d’opposer leur veto pour protéger l’État sioniste contre toute condamnation internationale au Conseil de Sécurité des Nations unies.

L’une des principales bourdes conceptuelles dont la plupart des dirigeants de l’AP sont incapables de s’extirper, c’est la conviction erronée que les administrations U.S. peuvent obliger Israël à mettre fin à l’occupation commencée en 1967.

Oui, les États-Unis ont eu près de 50 ans pour faire le travail, comme ils disent chez eux. Cependant, au lieu de faire le Job, les administrations américaines successives ont choisi de succomber à la pression sioniste-israélienne organisée, au point que les Présidents américains, les membres du Congrès et les dirigeants ont pris l’habitude de ramper aux pieds d’Israël de la manière la plus honteuse. Ils ne font que suivre le vieil adage : quand l’argent apparaît, les têtes s’inclinent.

Il est triste et humiliant que la direction palestinienne ait choisi de parler avec l’esclave plutôt qu’avec le maître. Certains diraient, pourquoi parler au singe quand vous pouvez parler au joueur d’orgue de Barbarie.

Je dis cela parce que tous les dirigeants et officiels américains sont presque totalement les esclaves d’Israël et de son puissant lobby juif. Ils ne peuvent pas, même s’ils le voulaient, agir contre les ambitions et la politique israéliennes.

Certains politologues étrangers naïfs arguent que, en cédant d’eux-mêmes à Israël, les dirigeants de l’Amérique s’assurent d’un levier sur les cercles israéliens et juifs. Pourtant, il n’y a quasiment pas de preuve laissant penser que tel serait le cas, alors que le contrôle israélo-juif sur la politique U.S. au Moyen-Orient a atteint un niveau sans précédent de pénétration.

En dernière analyse, il est irrémédiablement naïf de s’attendre à ce qu’une administration incapable même d’obliger Israël à cesser la démolition d’une seule maison arabe en Cisjordanie, puisse obliger l’entité sioniste à renoncer aux gains de la guerre de 1967 et à quitter la noble Jérusalem.

Surtout, il est clair comme de l’eau de roche que la situation en Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, a atteint le point de non-retour.

Ce fait important devrait à lui seul inciter l’AP à repenser la stratégie de solution à deux États.

A Jérusalem, le processus méthodique de judaïsation se poursuit implacablement, avec des autorités d’occupation israéliennes qui s’acharnent à effacer les derniers vestiges de la civilisation arabo-islamique.

Il est vrai que le Haram el-Sharif (Noble Sanctuaire) est encore plus ou moins intact. Toutefois, ce ne peut être tenu pour acquis aussi longtemps qu’Israël continuera de démolir les bâtiments islamiques antiques à proximité de la mosquée Al-Aqsa.

En clair, il nous faut être réalistes, il est trop tard pour parvenir à un règlement pacifique authentique au conflit, un règlement qui serait mutuellement satisfaisant et résisterait aux épreuves de l’histoire.

Aujourd’hui, il faut au monde un miracle pour convaincre Israël d’abandonner Jérusalem et de revenir sur la ligne d’armistice du 4 juin 1967.

Il faudrait même un miracle encore plus grand pour obtenir de l’arrogant et mégalomane État sioniste, intoxiqué par sa force militaire et sa domination sur l’Amérique, qu’il accepte le rapatriement de millions de Palestiniens réfugiés, arrachés à leurs foyers dans ce qui est maintenant Israël.

Certains responsables de l’OLP, comme Mahmoud Abbas, pourraient penser pouvoir amener beaucoup de réfugiés à céder le droit au retour.

Mais nous savons tous que même si certains de ces réfugiés peuvent être embobinés et hésiter sur leur droit au retour, l’immense majorité de ces réfugiés, et bien sûr l’Oumma arabe et musulmane, ne le veut pas. Parce que la Palestine appartient à l’Oumma islamique quelles que soient les réalités géopolitiques contemporaines.

Certains apologistes de l’AP pourraient avancer que l’AP doit faire preuve de souplesse pour aider les Palestiniens à résister aux maux de l’occupation. Cet argument peut contenir quelques éléments de véracité. Cependant, l’AP doit toujours s’abstenir de faire quoi que ce soit ou d’arriver à des accords ou compréhensions qui porteraient préjudice au droit inaliénable de notre peuple à réclamer ses droits en Palestine, surtout le droit sacré au retour.

En ce qui concerne les Américains, il est vrai que pas un responsable politique sensé ne se désintéresse totalement de la seule superpuissance restant dans le monde. Cependant, ne pas tenir compte des Américains est une chose, et les traiter comme s’ils étaient le Dieu tout-puissant de ce monde en est une autre.

Israël et l’Amérique ne sont pas des variables éternelles dans ce monde. Il n’existe qu’une seule variable éternelle, Dieu tout-puissant. Il y a plus de deux décennies, existait la puissante Union soviétique. Je suis convaincu que d’ici quelques décennies, Israël ne sera plus. C’est une entité maléfique, raciste et inhumaine qui ne peut échapper au sort des autres entités criminelles et maléfiques. Et ni la terre, ni le ciel, ne verseront une larme sur son effondrement et sa disparition.

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7 février 2013 - Palestine-Info - traduction : Info-Palestine/JPP