16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Syrie : l’opposition armée investit le camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk

mardi 18 décembre 2012 - 07h:39

Anas Zarzar & Marah Mashi

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Après de féroces combats dimanche 16 décembre, la neutralité palestinienne dans la crise syrienne s’est complètement effondrée, alors que « l’Armée Syrienne Libre » [ASL] et les combattants islamistes investissaient la majeure partie du camp de réfugiés palestiniens de Yarmouk à Damas.

JPEG - 76.4 ko
Enterrement d’un Palestinien, Zakaria Abu al-Hassan, dans le camp de Yarmouk, juin 2011 - Photo : Reuters/Khaled al-Hariri

La bataille pour le contrôle du camp de réfugiés de Yarmouk entre l’ASL et les islamistes, d’un côté, et les forces de sécurité syriennes et le Front Populaire pour la Libération de la Palestine - Commandement Général [PFLP-GC], de l’autre, s’est intensifiée au cours des derniers jours.

Les nouvelles et les images sortant du camp confirment que les deux côtés se sont engagés dans de féroces confrontations, utilisant toutes sortes d’armements et endommageant les zones résidentielles, faisant des dizaines de tués et de blessés.

La situation est particulièrement terrible autour de la mosquée d’Abdul-Qader al-Husseini au centre du camp, qui a été directement touchée par une fusée dimanche matin, tuant et mutilant un grand nombre de civils syriens et palestiniens qui s’y étaient réfugiés.

Il y avait des rapports contradictoires de la part des médias quant à savoir qui était derrière l’attaque sur la mosquée.

Les derniers jours ont vu des fusées tomber en grand nombre sur le camp, souvent suivies des sirènes des ambulances se précipitant sur les lieux pour récupérer les morts et les blessés. Pendant les courtes accalmies dans cette débauche de violence, les habitants se sont précipités pour stocker de la nourriture avant que la situation ne dégénère à nouveau.

Samedi soir, le combat a atteint un sommet après que l’opposition armée ait lancé une attaque depuis 3 directions différentes pour faire la conquête du camp.

Les combattants pro-régime du PFLP-GC ont été bousculés et ont subi d’importantes pertes car ils ne pouvaient plus évacuer leurs blessés en raison des tireurs isolés de l’opposition embusqués sur les toits.

Au matin, des voitures portant des combattants de l’opposition et des Palestiniens brandissant le drapeau des rebelles, ont pu être vues circulant dans plusieurs quartiers du camp. Un cessez-le-feu qui avait été négocié était rapidement rompu, les combattants de l’opposition se déplaçant pour prendre le bâtiment de la mairie du camp, la dernière place-forte restant aux mains des forces pro-régime.

Les nouvelles des combats ont éclipsé les chiffres précis des tués et blessés, comme des destructions à grande échelle dans le camp en raison des combats. Ces violences ont poussé à un exode massif des riverains vers des secteurs plus sûrs.

Un chef important du PFLP-GC a dit à Al-Akhbar que la « situation était extrêmement dangereuse. L’ASL a pris le contrôle de grandes parties du camp, y compris de secteurs qui ont par le passé appartenu au PFLP-GC, forçant plusieurs de nos combattants à se retirer. »

Il a ajouté que les conditions de vie dans le camp se sont complètement effondrées. Il n’y a plus la moindre possibilité d’y amener des approvisionnements et de l’aide médicale, sans compter que l’électricité du secteur entier a été coupée.

« Si le camp tombe sous le contrôle de l’ASL et des islamiste jihadistes, » a-t-il dit, « il deviendra une plate-forme pour lancer des opérations militaires, et ce sont alors les habitants du camp qui payeront un prix élevé. »

Il estime que quelques 1,5 million de Palestiniens et de Syriens vivaient dans le camp avant les derniers combats, et que beaucoup d’entre eux se sont déjà enfuis.

Des rapports non confirmés ont circulé dimanche, selon lesquels le secrétaire général du PFLP-GC, Ahmad Jibril, s’était enfui du camp vers la la ville côtière de Tartous. Il y avait également des rumeurs qu’une scission s’était produite dans le groupe pendant les combats.

Hussam Arafat, un membre du bureau politique de l’organisation, a cependant affirmé que Jibril était toujours à Damas et que seulement un nombre limité de combattants avaient changé de camp.

Dans le même temps, les organismes humanitaires, dont l’UNRWA, ont lancé un cri d’alarme et ont réclamé une aide d’urgence pour offrir une assistance aux 3 millions de personnes qui, selon leurs estimations, ont été affectées par les combats dans le secteur du camp de réfugiés.

17 décembre 2012 - Al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.eu


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.