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Gaza : quelle stratégie pour la résistance ?

mardi 27 novembre 2012 - 11h:09

Ibrahim al-Amin

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Pourquoi Khaled Meshal n’a-t-il pas publiquement remercié la Syrie, l’Iran et le Hezbollah pour avoir soutenu Gaza et fourni une assistance militaire à la résistance palestinienne ?

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Les Membres des Brigades d’Ezzedine Al-Qassam, l’aile arme du mouvement Hamas, tiennent une conefrence de presse dans la ville de Gaza le 22 novembre 2012, suite a l’assassinat par les forces d’occupation de leur commandant en chef, Ahmed Jaabari - Photo : AFP/Marco Longari

Cette question s’est posée dès que le responsable du bureau politique du mouvement Hamas a conclu sa longue conférence de presse au Caire. Les médias sociaux ont bourdonné de critiques à l’égard de Meshal, qui a, à plusieurs reprises, exprimé sa gratitude envers l’Égypte, la Turquie, et le Qatar pour se tenir aux côtés des habitants de Gaza, mais il a négligé de mentionner les autres. En réponse à une question, il a été obligé de remercier l’Iran de son appui ces dernières années, mais il a veillé à affirmer ses divergences avec ce pays en ce qui concerne la crise syrienne.

La critique a atteint un autre niveau quand Hassan Nasrallah, le Secrétaire général du Hezbollah [résistance libanaise], a abordé la question la nuit dernière. Il a semblé très contrarié par le fait que Meshal ne mentionne pas le rôle au moins de l’Iran et de la Syrie, et il a cité des passages du Coran pour formuler peut-être plus qu’un simple reproche. Les deux pays en question ont, après tout, dépensé des dizaines de millions de dollars pour soutenir Gaza, faisant de significatifs sacrifices pour développer la capacité de combat de la résistance - et particulièrement sa capacité en missiles.

C’est peut-être la première fois qu’une telle question a été publiquement abordée. Sa simple mention peut être interprétée comme une tentative de faire en sorte que les Palestiniens se sentent redevables pour l’assistance reçue. Certains pourraient répondre à Nasrallah : si vous voulez que nous remercions la Syrie et l’Iran, cela veut dire que vous nous avez aidés indépendamment de votre propre intérêt personnel.

D’autres indiqueront que le soutien de l’Iran et de la Syrie à la résistance en Palestine ne tient pas qu’aux aspects militaires, et que le support politique et diplomatique reçu est plus efficace que est plus important. La remarque sera également faite, naturellement, que si le Hamas n’était pas actuellement en désaccord avec l’Iran et la Syrie, il n’aurait pas été invité à faire preuve de gratitude.

Tous ces points peuvent être exacts. Il n’est en effet pas correct d’exiger gratitude ou approbation pour quelque chose qui a été fait pour la défense d’une cause sacrée, laissant de côté la question de la conviction religieuse. Nasrallah a essayé contourner le problème en citant un passage du Coran au sujet de Dieu qui est généreux pour ceux qui montrent leur reconnaissance.

Mais on peut aussi se demander légitimement pourquoi la discussion a lieu aujourd’hui.

La confrontation actuelle dans la Bande de Gaza pousserait plutôt à laisser de côté les divergences et à chercher des points d’accord. Il y a également une obligation d’être franc avec ceux qui défendent la résistance palestinienne dans le monde arabe et musulman. Ils doivent être prévenus du fait que le cessez-le-feu qui arrivera à un moment ou à un autre, ne doit pas se faire aux dépends des buts de la résistance. Ceci impose de réaffirmer les points qui peuvent embarrasser ceux qui pensent soutenir la résistance, mais sont en contradiction avec les raisons affichées pour leur appui.

Rien de tout cela, naturellement, n’est aussi important que l’engagement constant pour la résistance. Ceci a été prouvé dans les guerres israéliennes contre le Liban et la Palestine. Rien n’importe davantage que le courage du peuple dans les zones occupées, particulièrement en Palestine. La résistance persistera même si le monde entier l’abandonne, et la plus grande des puissances sur cette terre ne peut pas abattre une résistance qui est celle de tout un peuple.

Ceci amène à la question des objectifs de la résistance, et des moyens pour atteindre ses buts.

Il y a le consensus aujourd’hui sur le fait que l’assaut israélien sur Gaza a échoué parce que la résistance est parvenue à acquérir une capacité en missiles qui lui a permis de frapper l’ennemi de façon à le blesser. C’est cette capacité qui fait qu’Israël et l’Occident n’aient pas voulu poursuivre cette offensive. En plus de la volonté politique de la résistance et de la force de ses combattants, cette capacité a joué un rôle décisif pour mettre en échec l’agression israélienne.

D’où la question : quelle sera la prochaine étape pour les forces de la résistance après le cessez-le-feu ?

Vont-elles mettre en place une plus grande capacité sur le plan militaire - dont des missiles - capable de décourager l’ennemi de répéter ses agressions ?

Ou pour disposer du temps d’assimiler cette victoire, la résistance va-t-elle chercher une trêve pour des raisons de reconstruction des infrastructures, et prendre le temps de s’adapter aux modes de pensées qui se font jour dans la région actuellement ?

Alors que les « forces du renouveau arabe » consolident leur pouvoir dans certains pays, la Palestine est juste un autre point à l’ordre du jour qui doit attendre son heure.

* Ibrahim al-Amin est rédacteur en chef du journal al-Akhbar

20 novembre 2012 - al-Akhbar - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.al-akhbar.com/conten...
Traduction : Info-Palestine.net - al-Mukhtar


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