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Reconnaître l’entité sioniste est pire que la déclaration Balfour

samedi 3 novembre 2012 - 11h:13

Fadwa Nassar - Assawra

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Quatre-vingt-quinze années sont passées depuis cette déclaration, où le ministre britannique Balfour a promis aux « Juifs » une « patrie » en Palestine, alors que ce pays ne lui appartient pas et que les « Juifs » ne le méritent pas.




La « déclaration Balfour » fut unique dans l’histoire humaine : aucun impérialisme n’a jamais osé dépouillé un peuple de sa terre pour la livrer à autrui. L’impérialisme français a essayé de reproduire ce crime dans les années 70 du siècle passé pour installer des minorités vietnamiennes dans le territoire de la Guyane « française », mais le contexte stratégique reste incomparable et fait de cette déclaration, comble de l’injustice et de l’arrogance coloniale, un fait unique dans l’histoire de l’humanité.

La victime de cette déclaration criminelle est le peuple palestinien d’abord, qui fut dépossédé « légalement » (puissances impériales puis ONU) de sa patrie, et les peuples arabes qui durent subir un accord impérial, l’accord Sykes-Picot, qui a démembré leur région et tenté de démembrer leurs esprits pour les empêcher de tenir tête aux sionistes. Mais ni la déclaration Balfour, ni l’accord de Sykes-Picot, ne sont légitimes. Ils sont le produit d’un rapport de forces qui a écrasé les peuples arabes et martyrisé le peuple palestinien.

Quatre-vingt-quinze ans après cette déclaration, le peuple palestinien n’a pas abandonné la lutte. Il se bat et résiste, malgré tous les abandons, toutes les défaites et les compromissions faites à ses dépens, par les uns et les autres. Dès 1916, bien qu’il n’avait pas les moyens matériels de résister à ce complot international, il a pris les armes, il s’est organisé, et a refusé d’accorder même un brin de légitimité à ce projet colonial, puis à cette entité composée de colons. La révolution organisée par Ezzdine al-Qassam dans les années trente contre les troupes britanniques et les colons sionistes fut la réponse adéquate à tous ceux qui ont essayé de ménager les britanniques, pour ne dénoncer que la colonisation sioniste, pensant que la « communauté internationale » comprendrait leurs doléances. La compromission envers l’impérialisme entraîna l’occupation de la Palestine et l’installation de cette entité coloniale qu’est l’Etat sioniste.

Aujourd’hui, 95 ans après cette sinistre déclaration et le démembrement de la région arabe, et parce que le peuple palestinien a refusé d’abandonner sa lutte, parce que des dizaines de milliers de martyrs sont tombés pour que vive la Palestine, dans le c ?ur des Palestiniens, puis dans le c ?ur des peuples arabo-musulmans et des peuples du monde solidaires de cette cause, l’Etat sioniste connaît les moments les plus tourmentés de sa fragile existence.

Quatre-vingt-quinze ans après la déclaration Balfour, malgré les tentatives de l’équipe d’Oslo (les accords d’Oslo signés par l’OLP et l’Etat sioniste sous l’égide américaine en 1993), et malgré les récentes déclarations du président palestinien Mahmoud Abbas, le peuple palestinien et les peuples arabes refusent de reconnaître la légitimité de l’entité sioniste en Palestine. C’est le sens des déclarations des principales organisations combattantes du peuple palestinien, le Hamas et le mouvement du Jihad islamique en Palestine, qui ont aussitôt réagi aux paroles de Mahmoud Abbas, disant qu’il ne réclamait pas son droit au retour dans sa ville natale, Safad, et qu’il se contentait de vivre à Ramallah, et que pour lui, la Palestine n’était que les territoires occupés en 1967 (Cisjordanie, Gaza et la partie orientale d’al-Qods). Le dirigeant dans le mouvement du Jihad islamique, Daoud Shehab, a déclaré que son mouvement accordait autant d’importance, sinon plus, aux villes de Yafa, Safad, Akka et al-Majdal, que la Cisjordanie ou Gaza, et qu’il poursuivra son combat jusqu’à la libération de toute la terre de Palestine. Quant à Izzat Rashq, responsable au mouvement Hamas, il a refusé les déclarations de Mahmoud Abbas, affirmant que ce dernier ne représentait que lui-même, et que le peuple palestinien reste attaché à toute sa terre et qu’il poursuivra son combat jusqu’à la libération. Les deux dirigeants ont exprimé la volonté de leurs mouvements et du peuple palestinien de se battre pour le retour de tous les réfugiés dans leur patrie libérée.

Dans son communiqué à l’occasion de cette sinistre commémoration, le mouvement du Jihad islamique en Palestine a refusé de reconnaître toute légitimité issue de la déclaration Balfour, et tout règlement basé sur la reconnaissance de l’entité coloniale. Il a également mis en garde les peuples arabes qui peuvent voir l’illusion de gagner la bataille du développement et de la réforme, tant que cette entité coloniale poignarde notre nation. « Le maintien de cette entité criminelle sur notre terre menace tous les projets de renouveau et de développement dans nos pays », d’où l’importance « d’unir nos forces et nos énergies pour lever cette menace ».

Quatre-vingt-quinze ans après la déclaration arrogante de Lord Balfour qui a promis la terre de la Palestine aux colons juifs, afin d’instaurer une entité devant assurer les intérêts impérialistes dans la région, nous assistons à la décomposition lente mais sûre de cette colonie, et une accentuation de plus en plus aiguë de la lutte dans notre région. Comme le corps humain, notre nation n’a pu s’habituer à ce microbe, elle s’enfièvre et risque d’enfiévrer le monde entier, en vue de le détruire, car toute pseudo-coexistence signifie tout simplement notre disparition.

Des paroles aussi insultantes que celles proférées par Mahmoud Abbas contre le peuple palestinien, son histoire et sa lutte actuelle, ne peuvent que l’entraîner vers le sort de Moubarak et Ben Ali. Si les sionistes et les impérialistes de tout bord, l’ont applaudi, ils savent pertinemment qu’il n’a aucune prise sur son peuple et que pour sortir de son réduit territorial en Cisjordanie, il lui faut l’accord du dernier colon débarqué d’Ethiopie. Si lui a abandonné Safad aux colons sionistes, tous les réfugiés de Safad n’attendent que l’instant propice pour y retourner et le monde sera ébahi de voir avec quelle rapidité nous prendrons possession de notre pays.

3 novembre 2012 - Assawra


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