Conférence de presse de Zakaria al-Zubeidi
dimanche 14 octobre 2012 - 09h:45
Ma’an News
Jénine - Zakaria al-Zubeidi, ex-commandant des Brigades des Martyrs d’Al-Aqsa et cofondateur du Freedom Theatre, a affirmé son innocence quant aux accusations portées contre lui et a mis l’accent sur l’impartialité du pouvoir judiciaire palestinien qui doit le juger.
- Zakaria al-Zubeidi
Lors d’une conférence de presse tenue au Théâtre de la Liberté, Zakaria Zubeidi a décrit ce à quoi il a été soumis au cours de sa récente détention de cinq mois.
Zubeidi a dit : « j’ai été arrêté d’une façon qui constitue une violation majeure des droits de l’homme. C’était au poste de police où j’étais allé amener un homme qui était recherché. Les services de sécurité (palestiniens) m’ont kidnappé alors que j’étais dans le poste de police. Ils m’ont mis la tête dans un sac et m’ont attaché les mains derrière le dos. Je n’ai pas su où j’allais, si ce n’est que c’était à Jéricho ».
À la surprise des conditions de son arrestation, Zubeidi a ajouté qu’aucun mandat d’arrêt ne lui a été délivré ni ne lui ont été données les raisons de son arrestation.
Zubeidi a dit qu’il a été mis dans une cellule impropre à recevoir un être humain et qu’il a été torturé pendant la période d’enquête. Il a été traité selon « des moyens et des méthodes contraires au droit international ». Zubeidi a ajouté : « bien que j’ai été enlevé et torturé, j’ai coopéré avec eux ».
Il a expliqué qu’il a été arrêté sur la base d’une accusation de tirs contre la maison de feu le Gouverneur de Jénine, Qaddura Mousa, mais que ces accusations sont sans fondement, du fait de l’absence de toute preuve. Zakaria avait de bonnes relations personnelles et professionnelles avec Qadurra Mousa.
Zubeidi a ajouté que ce n’étaient pas les seules charges contre lui. Il a aussi été accusé, entre autres, du meurtre de Juliano Mer Khamis. « D’autres charges ont été portées contre moi pendant ma détention, tel le meurtre du Colonel Hisham al-Rukh ». Zubeidi a mis en question les raisons des « erreurs » commises par les services de sécurité, qui ont porté des accusations sur des faits qui se sont déroulés pendant qu’il était en prison.
Zubeidi a accusé les services de sécurité de manipuler la loi de manière à prolonger sa période de détention. « Le premier prolongement de ma détention été fondé sur l’accusation du meurtre de Juliano et le dernier prolongement était lié au meurtre d’Al-Rukh. Les audiences étaient légales, mais le prolongement de la détention sur la base d’accusations avec lesquelles je n’ai rien à voir ne l’est pas ».
Zubeidi a dit qu’il a été l’objet d’accusations portées au hasard, y compris être tenu responsable de l’assassinat d’Imad Mughniye, le dirigeant du Hezbollah tué en Syrie, ou collaborer avec l’occupation et aider les services secrets israéliens à tuer des activistes de l’Intifada comme Alaa al-Sabbagh, à quoi s’est ajoutée l’accusation de détenir des millions de dollars. « Cette dernière accusation visait à ternir ma réputation de militant ».
Zubeidi s’est défendu en disant que durant la seconde Intifada, l’Intifada al-Aqsa, il avait ouvertement agi contre l’occupation « parce que la résistance est un droit pour les Palestiniens. Lorsqu’une décision politique m’a dit de le faire, j’ai déposé les armes par respect pour cette décision. Je suis passé à l’action culturelle car nous pouvons résister par la culture et le théâtre et, par ces moyens, je peux transmettre le message du peuple palestinien qui souffre sous le joug de l’occupation israélienne. »
Zubeidi a fait état de sa croyance dans l’équité du système judiciaire palestinien. Par cette conférence de presse, il a voulu exprimer aux juges une critique constructive visant à éviter erreurs et injustices à l’avenir. Il a ajouté que sa seule arme pendant sa détention a été la grève de la faim.
Zubeidi a envoyé le message suivant au système judiciaire palestinien : « Mon cas est entre vos mains. Si vous trouvez quelque violation de la loi que ce soit, je respecterai la loi et me tiendrait prêt à toute sentence qui me sera délivrée par la justice, mais je suis innocent quant à toutes les accusations portées contre moi ».
Il a aussi contesté l’action des services de sécurité. « Les services de sécurité ont réussi en deux jours à mettre la main sur les gens qui ont tiré sur la maison de feu Qadurra Mousa et à arrêter les assassins du Colonel Hisham al-Rukh en huit jours.
Comment se fait-il alors qu’ils n’aient pas procédé à l’arrestation des assassins de Juliano Mer Khamis qui a eu lieu il y a plus d’un an ? »
Zubeidi a remercié tous ceux qui ont été à ses côtés pendant son épreuve des cinq derniers mois, en particulier l’équipe du Théâtre de la Liberté et les soutiens internationaux qui ont interpelé l’Autorité Palestinienne pour qu’il soit libéré. Il a aussi remercié les trois mille signataires de la pétition envoyée au président Mahmoud Abbas.
Il a remarqué que ceux qui se sont tenus à ses côtés ont eu plus de confiance en lui, le connaissant mieux que ceux qui l’ont arrêté et qui ont porté ces charges sans fondement contre lui.
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4 octobre 2012 - http://www.maannews.net/ - Traduction ATL Jénine