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Afrique du Sud et Danemark : pour le label des produits sous l’occupation israélienne

jeudi 24 mai 2012 - 07h:06

Osman El Sharnoubi - Ahram.org

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L’Afrique du Sud et le Danemark prennent des règlements demandant que les produits issus de la Cisjordanie occupée soient étiquetés comme tels ; Israël qualifie l’initiative de « raciste ».

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Un Palestinien jette au feu un produit d’une colonie juive, à Salfit, village de Cisjordanie, en 2010.
(AP)




Un avis a été publié samedi par le ministère du Commerce et de l’Industrie d’Afrique du Sud qui annonce qu’Israël sera dorénavant tenu de marquer tous les produits venant d’une terre palestinienne avec le label « Produit dans les territoires palestiniens occupés ».

La déclaration du Département sud-africain du Commerce et de l’Industrie précise que le ministre « exigera des commerçants en Afrique du Sud de ne pas étiqueter incorrectement les produits dont l’origine est le Territoire palestinien occupé (TPO) comme des produits d’Israël. »

La question du label s’est trouvée relancée quand un journal danois a rapporté, dimanche, que les mêmes restrictions seraient appliquées au Danemark, quoique facultativement, pour les produits venant de Cisjordanie qui pourront être déclarés comme tel ou non.

La mesure « montre clairement aux consommateurs que les produits sont travaillés dans des conditions que non seulement le gouvernement danois, mais aussi des gouvernements européens, n’approuvent pas. Il appartiendra aux consommateurs de savoir s’ils choisissent d’acheter ces produits ou non », affirme le ministre des Affaires étrangères danois, Villy Sovndal, cité par le quotidien israélien The Jerusalem Post.

Les supermarchés danois auront la possibilité de choisir d’utiliser ou non ces labels. La raison de cette initiative danoise, selon Sovndal, est de permettre aux consommateurs de faire la différence entre les produits venant d’Israël et ceux venant des « colonies illégales », indique The Jerusalem Post. Cette mesure est destinée à appuyer la notion de « solution à deux États », dit Sovndal.

De même, le ministre du Commerce sud-africain, Rob Davies, a déclaré la semaine dernière que la mesure visait à aider « les Sud-Africains qui... soutiennent les Palestiniens à identifier ces produits ».

Les deux États, cependant, insistent sur le fait que ces mesures ne veulent pas soutenir un boycott des marchandises israéliennes, mais seulement des produits venant des territoires occupés après 1967, quand les troupes israéliennes ont envahi et occupé de nouveaux territoires en Palestine, Égypte et Syrie.

L’AFP cite le directeur pour la politique et la législation commerciales au ministère sud-africain du Commerce et de l’Industrie, Macdonald Netshitenzhe, disant que « pour l’instant, il n’y a aucune décision. Mais les gens doivent savoir que l’Afrique du Sud reconnaît Israël à l’intérieur des frontières de 1948 des Nations-Unies ».

La décision indigne les responsables israéliens. On s’attend à ce que l’envoyé d’Afrique du Sud en Israël soit bientôt convoqué pour explication.

La décision sud-africaine « n’est pas une opposition politique aux colonies, (elle est) plutôt un acte visant à pointer du doigt un État par un système spécial de marquage basé sur des critères nationaux et politiques. Par conséquent, il s’agit par essence d’une décision raciste » selon le porte-parole du ministère des Affaires étrangères israélien, Yigal Palmor, cité par l’AFP.

Qui ajoute : « Il est choquant de penser que c’est l’Afrique du sud, de tous les pays, qui aura exhibé une telle inhumanité, et avancé aveuglément sur la pente glissante du racisme ».

En avril, une importante coopérative de consommateurs britanniques a pris la décision d’étendre son boycott, déjà appliqué, à tous les produits d’Israël venant de Cisjordanie. Le groupe Co-operative, la plus grande société mutuelle du Royaume-Uni, et la cinquième dans le détail alimentaire, a décidé de cesser de commercer avec tout fournisseur s’approvisionnant dans les colonies israéliennes.

La Co-op soulignait également, cependant, qu’elle ne boycottait pas le commerce avec Israël lui-même.
Le quotidien britannique The Guardian rapporte que la Co-op « insiste sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un boycott israélien, et que ses contrats se poursuivront avec les autres entreprises, à l’intérieur d’Israël, qui peuvent garantir qu’elles n’exportent pas depuis les colonies illégales ».

Peu après la décision de la Co-op, un débat à la conférence générale de l’Église méthodiste unifiée du Royaume-Uni (UMC) a considéré le désinvestissement des entreprises israéliennes opérant en Cisjordanie comme une importante source de conflit.

L’UMC n’est pas parvenue à décider du boycott des sociétés Caterpillar, Hewlett-Packard et Motorola Solutions, « parce qu’elles fournissent des produits utilisées par l’armée israélienne dans son occupation des terres palestiniennes ».

Malgré le vote de la Conférence générale contre le désinvestissement, le mouvement BDS (Boycott, Désinvestissement et Sanctions) a salué l’appel au boycott par certains mouvements à l’intérieur de l’UMC, disant que « cela ouvrait le chemin pour de nouvelles actions par l’Église pour qu’Israël ait à rendre des comptes pour son régime colonial et d’apartheid ».

Voir aussi cette décision récente :

- Un syndicat d’étudiants au Royaume-Uni appuie les initiatives de boycott sur les campus - Blog de Ben White - sur The Electronic Intifada - 21 mai 2012

20 mai 2012 - Ahram.
Traduction : JPP


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