Hana Shalabi : « la liberté est plus précieuse que la vie »
mercredi 21 mars 2012 - 12h:03
Ma’an News
La détenue palestinienne Hana Shalabi, en grève de la faim depuis le 16 février, a déclaré mardi qu’elle allait poursuivre sa grève malgré les pressions, après être déjà restée 34 jours sans nourriture.
- 20 mars 2012 - Une femme palestinienne tient une pancarte représentant Hana Shalabi lors d’un rassemblement dans Ramallah, en appui à l’appel de Shalabi pour la libération des
prisonniers palestiniens détenus dans les prisons israéliennes - Photo : Reuters/Mohamad Torokma
« Il est vrai que nos vies sont très précieuses, mais notre liberté est encore plus précieuse et plus forte que leurs prisons », a déclaré Shalabi, selon son avocat Jawad Bulus de la Société des prisonniers palestiniens.
Bulus a déclaré que la prisonnière a subi des tests médicaux lundi à Haïfa, avant d’être déplacée vers un dispensaire de la prison de Ramla. Selon l’avocat, Shalabi va rester dans la même salle qui abritait autrefois Khader Adnan, un gréviste de la faim qui a accepté de cesser sa grève après un accord avec les procureurs israéliens.
Shalabi a perdu environ 16 kilos depuis le début de sa grève le mois dernier, dit Bulus.
Une coalition de groupes de défense des droits de l’Homme a exprimé sa grave préoccupation pour la santé en raison du refus des autorités pénitentiaires israéliennes de transférer Hana dans un hôpital à service complet, au lieu de la garder dans un dispensaire de la prison de Shalabi.
Ceci en dépit de l’avis urgent communiqué lundi par son médecin qu’elle devrait être transférée immédiatement vers un hôpital, et repris ce mardi dans une déclaration de Addameer, PHR-Israël et Al-Haq.
Ces organisations ont dit être certaines que la qualité et l’accès aux soins médicaux administrés par la prison n’étaient pas suffisants pour traiter son état actuel.
Shalabi affirme que les Israéliens utilisent la pression psychologique pour la forcer à mettre fin à sa grève. Elle se plaignait également que la salle où elle est placée est particulièrement froide, et qu’elle souffre de douleurs aux muscles et à la poitrine.
La gréviste de la faim conteste les affirmations selon lesquelles elle aurait refusé de rencontrer un avocat, affirmant que les autorités pénitentiaires avaient effectivement exigé qu’elle subisse des tests avant que son avocat soit arrivé. Elle avait donc refusé.
Bulus a ajouté que Shalabi ne savait tout d’abord qu’elle était à Haïfa, qui est le lieu d’où sa famille est originaire. Mais d’entrer dans cette ville la rendait maintenant plus déterminée à poursuivre sa grève.
Elle a remercié ceux qui la soutiennent et dit : « je fais cela pour tous les prisonniers et non pour moi seule ».
Une grande manifestation s’est tenue en Cisjordanie pour exiger sa libération. Le rassemblement, organisé par l’Autorité palestinienne, a ensuite défilé du bâtiment de la Croix-Rouge dans al-Bireh jusqu’à la tombe de Yasser Arafat à Ramallah.
Le ministre de l’AP pour les prisonniers, Issa Qaraqe, a alerté sur la détérioration de l’état de Shalabi et a précisé que la direction palestinienne en Cisjordanie faisait tout son possible pour développer un soutien international, mais à ce jour sans succès.
Qaraqe a ajouté que durant les 34 derniers jours, Israël a traité l’affaire Shalabi « avec négligence », ce qui fait que la santé de celle-ci se détériore, et il a ajouté qu’il n’y avait aucun prétexte qui justifie sa détention.
Tarifs Qadura, responsable de la Société des prisonniers, a déclaré que le peuple palestinien se tenait comme un seul homme aux côtés Shalabi. Il a appelé la communauté internationale à faire pression sur Israël pour mettre fin à la détention administrative.
Cette politique permet à Israël de détenir des prisonniers pour une période allant jusqu’à six mois et sans aucun procès. Cette période de détention peut être prolongée indéfiniment, et les détenus généralement ne savent pas pourquoi ils sont détenus.
L’utilisation par Israël de la détention administrative est contraire au droit international et aux Conventions de Genève.
Quelque 300 Palestiniens sont actuellement incarcérés en Israël sous ce régime de la détention administrative, avec parmi eux environ 20 membres du parlement palestinien.
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20 mars 2012 - Ma’an News - Vous pouvez consulter cet article à :
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Traduction : Info-Palestine.net