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Ban Ki-moon : un art consommé de la langue de bois

mercredi 28 mars 2007 - 07h:08

Mohamed Salmawy

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Titre original : "Lecture dans la pensée de Ban Ki-moon"

Lors du déjeuner organisé par le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa, j’étais placé en face de Ban Ki-moon, le nouveau secrétaire général des Nations-Unies qui effectuait une visite éclair en Egypte, qui n’a duré que 24 heures, au cours de laquelle il a rencontré le président Hosni Moubarak et s’est longtemps entretenu avec le secrétaire général de la Ligue arabe.

J’ai essayé durant mon entretien rapide avec Ban Ki-moon de m’éloigner des questions qui sont en général posées dans les conférences de presse et qui se rapportent aux événements courants. J’ai choisi d’agir de la sorte car le nouveau secrétaire général a l’aptitude de ne pas adopter des positions déterminées quant aux dossiers épineux, notamment ceux qui suscitent la colère des Etats-Unis, d’autant qu’ils ont beaucoup soutenu sa candidature pour qu’il se trouve à la tête de l’organisation mondiale.

C’est pourquoi j’ai essayé le plus possible de m’approcher de sa manière de penser et non pas de ses avis, dans une tentative de comprendre les grandes lignes de la pensée du nouveau secrétaire général de l’Onu.

J’ai commencé par dire à Ban Ki-moon : Parmi les 8 secrétaires généraux des Nations-Unies, vous êtes le 2e Asiatique. Qu’apportez-vous de ce vieux continent à cette organisation internationale ?

Il répondit : Je suis armé de la sagesse qui a marqué les civilisations asiatiques au fil de l’Histoire. Ajoutez à cela que tous ceux qui ont été nommés à ce poste - à l’exception de Boutros-Ghali - n’étaient pas encore sexagénaires alors que moi, je le suis. J’ai déjà 62 ans. J’espère que cela sera à l’avantage des Nations-Unies et conférera à l’organisation une sorte de sagesse, de sérénité, de calme et de perspicacité. J’aspire à apporter un changement à la culture même des Nations-Unies. C’est-à-dire à effectuer les amendements nécessaires à la structure de l’organisation internationale d’une manière qui donnera à son activité et à sa performance plus de compétence, de transparence et d’engagement aux principes que renferme sa charte.

Je repris : Parmi les plus importants amendements structurels proposés ces dernières années, il y a le fait d’élargir le Conseil de sécurité pour assurer une plus grande représentativité des pays du tiers-monde et du continent africain au sein du conseil. Cette proposition pourrait-elle voir le jour malgré l’objection des Etats-Unis ?

Il répondit : Sans doute le monde est passé par de nombreuses évolutions depuis la création de l’Organisation des Nations-Unies sous sa forme actuelle. Aujourd’hui, nous devons garantir que la composition courante reflète la réalité internationale. Mais ceci doit être précédé d’un accord entre les différentes parties à propos de cette idée et des pays qui seront représentés au sein du conseil.

J’ai alors parlé au secrétaire général du Moyen-Orient pour lui demander où se trouve la région dans la liste de ses priorités.

Il répondit aussitôt : Il est en tête de liste. Parce que les événements au Moyen-Orient affectent la sécurité et la paix du monde entier. Mon intérêt vis-à-vis de cette partie du monde s’inscrit dans celui manifesté à l’égard de la paix mondiale. Nous comptons 192 Etats au sein des Nations-Unies. Notre mission essentielle est de sauvegarder la paix mondiale. Parce que la régression de cette paix dans n’importe quel Etat des 192 influence la paix à l’échelle mondiale. Le problème du Darfour, à titre d’exemple, a été le premier auquel j’ai porté un grand intérêt dès ma nomination. J’ai rencontré le président Al-Béchir dans une tentative de contenir la crise là-bas.

Je commentai : Je demande à propos du conflit arabo-israélien à titre exclusif parce qu’il représente le c ?ur de la crise de toute la région.

Il acquiesça : C’est vrai, mais nous ne pouvons pas ignorer les événements au Soudan, en Iraq et au Liban. La région est en réalité pleine à craquer d’événements.

Puis il poursuivit en riant : Le président Moubarak m’a proposé de transférer mon bureau au Caire parce que les événements sont nombreux. Et la plupart des problèmes qu’on discutera aux Nations-Unies proviennent d’ici.

Je lui demandai : Comment voyez-vous l’issue à ce conflit ?

Il répondit : La solution réside dans la responsabilité de toutes les parties concernées. Mais nous devons préparer le terrain pour que les parties en conflit se réunissent autour de la table de négociations encore une fois.

Et il ajouta : J’ai tenu une session de négociations élargies avec le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa qui a duré environ une heure et demie, une durée plus longue que ce qui était initialement prévu.

Le secrétaire général de la Ligue arabe a discuté de la nécessité que la responsabilité du dossier de la paix au Moyen-Orient soit du ressort des Nations-Unies. Surtout que les tentatives qui ont eu lieu en dehors du cadre de l’organisation internationale ont abouti à une impasse.

Et je suis d’accord avec lui parce qu’il est impossible de tenir les Nations-Unies à l’écart de ce problème majeur.

Et moi de rétorquer : Les Nations-Unies possèdent un arsenal de résolutions qui apportent une solution à cette cause. L’organisation sera-t-elle capable de les appliquer ?

Et lui de conclure : Avec l’accord de toutes les parties, ces résolutions peuvent être efficaces.

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Mohamed Salmawy

On a été au dessert qui n’était autre qu’un sorbet de glace bien « froid » telle la neige qui couvre les hauteurs du continent asiatique.

28 mars 2007 - Al Ahram Hebdo - Vous pouvez consulter cet article à :
http://hebdo.ahram.org.eg/arab/ahra...


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