La détention administrative israélienne est illégale
dimanche 29 janvier 2012 - 01h:42
Mariam Nabil - PNN
Le ministre palestinien des Affaires des Prisonniers, Issa Qaraqe, accompagné d’une délégation ministérielle s’est rendu dans le camp de réfugiés de Askar à Naplouse chez le prisonnier Ahmad Nabhan Da’san Saqer, 47 ans, qui a été arrêté en 2008 et condamné à la prison administrative.
- Un neveu porte le portrait de son oncle emprisonné en Israël, lors d’un rassemblement à Bethlehem - Photo : Brendan/PNN
Le prisonnier Ahmad Saker est considéré comme le plus ancien prisonnier sous détention administrative israélienne : il a été arrêté trois fois de suite ce qui fait qu’il a passé 12 ans dans les prisons israéliennes.
Un ennemi pervers
Lors de sa visite, Qaraqe a dit à la famille du prisonnier que la détention administrative était illégale et qu’elle était prononcée pour des raisons politiques en l’absence de charges réelles. On peut dire aussi qu’elle est perverse en cela qu’elle atteint l’humanité des prisonniers ; les prisonniers ne savent pas quand ils seront libérés, car leur détention est sans cette prolongée sur l’ordre des Services de Sécurité israéliens.
Guerre psychologique
Selon la famille du prisonnier, Ahmad Saker, la détention administrative est une arme psychologique contre la famille et les enfants du prisonnier qui attendent la fin de sa période détention mais sont déçus à chaque fois qu’elle est prolongée.
Selon elle la détention administrative est dangereuse car le prisonnier doit faire face au tribunal militaire sans pouvoir se défendre ni personnellement ni avec l’aide d’un avocat.
Ahmad interrompt la Cour
Le premier janvier 2012, Ahmad Saker a interrompu la Cour d ’appel administrative ce qui lui a valu une prolongation de sa détention de trois mois. Il dit aussi que le tribunal donne une sorte de légitimité et de couverture à la détention administrative, ce qui est très dangereux. La présence des prisonniers et des avocats au tribunal n’a pas d’importance parce qu’ils ne peuvent rien faire contre les soi-disant "dossiers secrets".
20 000 ordres de détentions administratives depuis 2000
Deux cent quatre-vingts prisonniers sont toujours dans les prisons israéliennes. Les autorités israéliennes ont édicté 20 000 ordres de détentions administratives depuis 2000, dont certains à l’encontre d’enfants, de femmes et de sénateurs palestiniens.
Les ordres de détention administrative sont délivrés par le juge militaire de la région.
Les Palestiniens sont jugés par des tribunaux militaires ce qui viole les principes du droit international qui garantissent un procès équitable. La plupart des prisonniers qui ont été condamnés à la détention administrative sont des les prisons militaires pour hommes de Ofra et Meguido et la prison pour femmes de Hasharon.
Un état au dessus des lois
Israël est le seul pays au monde où la loi de détention administrative qui date de la Loi d’Urgence Britannique de 1945, soit encore en vigueur. Israël viole le droit international et les droits humains en appliquant la détention administrative qui est interdite dans le monde entier.
Israël viole aussi la Quatrième Convention de Genève qui garantit la sécurité des citoyens qui sont sous occupation israélienne et sanctionne les abus comme les procès injustes et la violation des lois internationales par le maintien des prisonniers en détention administrative à l’intérieur des frontières israéliennes alors que le droit international interdit de déporter ou d’emprisonner les prisonniers hors des Territoires Occupés.
5 janvier 2012 - Palestinian News Network - Pour consulter l’original :
http://english.pnn.ps/index.php/rea...
Traduction : Info-Palestine.net - Dominique Muselet