Le procès des quatre personnes accusées du meurtre de Vittorio Arrigoni, le militant Italien de l’International Solidarity Movement, a repris aujourd’hui dans la ville de Gaza.

Vittorio Arrigoni

Dans la salle d’audience, outre les amis et collègues de Vittorio, il y avait quatre ou cinq membres des familles des accusés. Dans un coin de la salle d’audience, les quatre accusés ont comparu, debout, les mains détachées, pendant tout le procès.

Ce dernier a repris ce jour à partir des points soulevés lors de la session du 22 septembre.

Vêtu d’un pantalon couleur vert militaire et d’une chemise kaki, le procureur a déclaré que « chacun des accusés a étranglé Arrigoni avec des menottes en plastique » et que tous les quatre ont été complices du rapt et de l’assassinat de Vittorio.

Mais avant cette date, seulement deux accusés avaient été inculpés pour le meurtre ; les deux autres ayant été accusés d’assistance et de complicité lors de la séquestration et l’assassinat de Vittorio. Quant au quatrième élément, il était accusé d’avoir fourni la maison où le corps du défunt a été retrouvé, pendu.

Pour sa part, l’avocat de l’accusé Mohammed Salfiti a demandé que la personne responsable d’avoir préparé la vidéo et le rapport sur les confessions des accusés au nom du gouvernement comparaisse à la cour afin qu’elle soit questionnée par la défense. La réponse des trois juges fut négative. Ces derniers, en tenue militaire, ont déclaré que « dans l’armée, nous formons tous une seule unité » et que l’auteur du rapport a déjà confirmé son exactitude.

Le procureur a, par la suite, présenté des preuves qui sont un téléphone portable et un ordinateur laptop, utilisés pour la perpétration du meurtre. A ce titre, le juge a saisi le téléphone portable en demandant à Salfiti s’il le lui appartenait. L’accusé a déclaré qu’il était arrivé après l’enlèvement d’Arrigoni, et qu’il avait enregistré la vidéo à partir de son mobile.

Le juge Mansour a par la suite appelé l’autre accusé, Tamar Hasasnah qui se trouvait dans la cage métallique. Il lui a demandé comment cet élément de preuve a été utilisé pour la réalisation du crime. C’est alors que Hasasnah répond que le laptop servait pour préparer la vidéo d’Arrigoni et la publier ensuite sur le net.

A la suite de ce témoignage, le procureur a ajouté que les accusés ont « utilisé le laptop pour éditer et publier la vidéo sur la toile à l’effet de demander la libération de Hisham al-Saidany ». Il a ensuite décrit la condition physique de Vittorio telle qu’exposée dans l’enregistrement.

Pour rappel, le gouvernement avait, en mars dernier, procédé à l’arrestation de Hisham al-Saidany, leader du Tawhid al-Jihad. L’accusé avait nié toute implication dans le meurtre.
Donc, Salfiti a reconnu que le l’ordinateur portable était le sien, et que son utilisation servait à diffuser la vidéo de l’humaniste italien sur internet.

Mais au bout de vingt minutes du début de la session, une dispute a éclaté entre les avocats lorsque la défense a interrompu le réquisitoire. Ils ont indiqué qu’ils n’avaient pas reçu les copies de certains fichiers relatifs au micro portable. L’accusation a, pour sa part, fait valoir que lesdits fichiers avaient déjà été fournis. En réponse, l’avocat de la défense s’est adressé au juge en expliquant que ce qui a été dit démontre qu’on « tente de les traiter de menteurs ».

C’est ainsi que le procureur a sollicité le juge pour un éventuel ajournement du procès afin qu’il puisse « obtenir d’autres fichiers » nécessaires pour le procès. Cependant, les fichiers exacts n’ont pas été spécifiés.

La cour s’est, de ce fait, dite d’accord pour l’ajournement du procès jusqu’au jeudi 3 novembre 2011.

Le procès de jour a également été suivi par un avocat du Comité Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) et cinq bénévoles de l’ISM, dont un avocat.

Pour rappel, Vittorio Arrigoni, militant et membre de longue date de l’ISM, a été enlevé le 14 avril 2011. Des milliers de personnes à travers toute la Palestine avaient pleuré sa mort.

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21 octobre 2011 - Palestine Chronicle - Vous pouvez consulter cet article à :
http://palestinechronicle.com/view_...
Traduction de l’anglais : Niha