Ce texte est le résultat des recherches d’un citoyen lambda qui, suite à la tuerie de Gaza de 2008/2009, a voulu "comprendre". L’auteur espère qu’il pourra servir d’aide-mémoire à celles et ceux qui, comme lui, veulent vivre en citoyens conscients.
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- Manifestation à Bi’lin, Palestine occupée, contre le Mur de séparation (Mur d’Apartheid). Le sionisme est une survivance - anachronique, exceptionnelle en cruauté et en perversité - du colonialisme occidental au Moyen-Orient - Photo : Hamde Abu Rahmah
1. Le génocide nazi n’est pas mon affaire !
De la découverte du problème au sens des mots
Qui parle à qui ?
Enfant, les témoignages et les images sur la “solution finale“ m’épouvantaient.
Cette horreur, erronément connue sous le terme hébreu de "Shoah" - ce terme ne concerne que
le génocide de la communauté juive, excluant celui des Roms, homosexuels ou résistants - cette
volonté d’exterminer ceux qui sont différents, ont une autre religion ou une autre culture, m’a
marqué pour la vie. Les images de "Nuit et Brouillard" de Resnais et le visage d’Irena Sendlerowa,
la résistante polonaise qui sauva plus de 2500 enfants du ghetto de Varsovie, restent gravés en
moi.
Il n’y aura jamais assez de publications, de films ou manifestations pour dénoncer et informer sur
ces déshonneurs de l’humanité.
Ma révolte contre l’injustice ne date donc pas d’hier et n’a jamais tenu compte des ethnies, races,
croyances ou cultures. Je n’ai simplement jamais accepté d’être du côté des oppresseurs ou des
bourreaux, quels qu’ils soient.
Belge ou Israélien ?
La relation “militante“ de certains concitoyens, qu’ils soient de culture juive ou pas, à l’Etat d’Israël
et leur solidarité apparemment indéfectible avec ce régime - Nous et notre pays Israël, sommes
attaqués par le monde entier... Notre ambassadrice... Notre hymne national “Hativah“ ! ...
comme on peut l’entendre sur “Radio Judaica“ - m’a toujours intrigué.
J’ai cherché à comprendre cette attitude qui me paraît tenir de l’autisme, n’être possible qu’en
occultant l’Histoire, en niant les faits et en méprisant “l’autre“.
Cet appui aveugle à l’Etat d’Israël ne peut que conduire à la confusion entre judaïsme et politique
israélienne.
Un conte pour enfants
A l’école de mon village, notre instituteur nous vantait les mérites de “ces courageux colons qui
allaient faire fleurir un désert“ et parlait avec enthousiasme de l’implantation d’un “peuple sans
terre dans une terre sans peuple“.
Le monde sortait alors d’une guerre terrible, la communauté juive avait connu une tragédie
effrayante et le petit écolier que j’étais se réjouissait de cet exode vers un avenir prometteur.
Longtemps, j’ai cru à cette fable, tout comme sans doute les jeunes juifs socialistes, idéalistes qui,
de bonne foi, sont venus d’Europe pour créer les premiers kibboutzim.
On sait maintenant que c’était un mensonge éhonté propagé par l’appareil sioniste et que la
création d’Israël a été une entreprise colonialiste... Et l’est toujours.
Loin d’être un désert, il y avait là-bas des centaines de villes et villages, des cultures prospères,
des jardins, des êtres humains de religions diverses... Un peuple vivait sur cette terre !
Nous ignorions alors cette imposture et ne savions pas, non plus, que cette colonisation violente
avait débuté bien avant la guerre de 1940/45... Bien avant la sinistre "solution finale".
Nous ne savions pas que " la conscience de l’holocauste était en réalité un instrument
d’endoctrinement de la propagande officielle, un ramassis de slogans, une vision du
monde faussée dont le vrai but n’était nullement la compréhension du passé, mais bien la
manipulation du présent (1)
Le génocide nazi n’est pas mon affaire !
Les premiers colons sionistes des années 30, qualifiés de terroristes par l’occupant anglais, ne se
préoccupaient guère de ce qui se passait en Europe !
En décembre 1942, David Ben Gourion - futur fondateur de l’Etat d’Israël qui vivait alors depuis
près de 40 ans en Palestine - ayant été informé de la mise en ?uvre de la “solution finale“,
affirmait que “ le désastre qu’affronte le Judaïsme européen n’est pas mon affaire “.
Ce mépris pour les martyrs de l’Holocauste a d’ailleurs été violemment stigmatisé par Simon
Wiesenthal, le célèbre chasseur de criminels nazis, au Congrès sioniste de 1946 : “ Cela ne nous
aurait pas fait de mal d’organiser notre propre procès de Nuremberg contre tous ceux (les
dirigeants sionistes) qui n’avaient pas accompli leur devoir envers nous, nos familles et le
peuple juif .(2)
Ce procès aurait notamment permis de mettre en évidence une face occultée du mouvement
sioniste... La collaboration avec le régime hitlérien.
Elle débuta dès l’avènement du “führer“ avec le “Haavara Agreement“ pour l’exportation de
capitaux, de produits manufacturés - cela permettait à l’Allemagne de contourner l’embargo
britannique - et le transfert d’émigrants.
Cet accord perdura jusqu’en 1942 ! (3)
Ce procès aurait aussi permis d’en apprendre plus sur la proposition d’alliance militaire du "Groupe
Stern" d’Itzak Shamir (futur premier ministre) avec le régime nazi.
Cette proposition de 1941 (Pour mémoire : Dachau, le premier camp de concentration était
ouvert depuis huit ans !) valu notamment à Shamir d’être arrêté par les anglais pour "terrorisme et
collaboration avec l’ennemi nazi". (4)
Ce que me racontait mon instituteur était donc “bidon“ et cette instrumentalisation des
monstruosités nazies est d’autant plus ignoble que ce n’est pas au peuple qui vit en Palestine à
payer le prix des crimes de l’Allemagne... ni les nôtres !
Il est d’ailleurs assez paradoxal, choquant même, de voir que des rescapés de l’horreur nazie ou
leurs descendants, ne soutiennent pas aujourd’hui des êtres humains qui, à leur tour, subissent
l’oppression.
Par quelle aberration en arrivent-ils à cet aveuglement, à cette indifférence au malheur
d’innocents ?
Un mufti bien utile
A l’école du village, on nous racontait aussi que "les quelques Arabes qui vivent en Israël s’étaient
alliés aux nazis et qu’il fallait les écraser". Que Al-Husseini, leur mufti (mollah) de Jérusalem, avait
collaboré avec Hitler et appelé les Palestiniens à se joindre aux forces de l’Axe.
Nous ignorions alors - certains l’ignorent d’ailleurs toujours... ou feignent de l’ignorer - que cet
Amin Al-Husseini vivait à l’étranger depuis 1937 (Liban, Irak... et Allemagne depuis 1941), qu’il
était largement discrédité dans le monde arabe et que son influence sur la population de son pays
était plus que limitée.
Preuve en est le très maigre résultat de ses exhortations auprès de ses compatriotes.(5)
Que cet Al-Husseini ait été un personnage exécrable est incontestable - ce n’était pourtant
visiblement pas l’avis du gouvernement français qui l’hébergea et le protégea en 1945 - mais de là
à en faire le “chef“ des Palestiniens...
... Et lui consacrer plus de place au mémorial de Yad Vashem qu’à des Himmler ou Goebbels - dans “Encyclopedia of the Holocaust“, l’espace qui lui est consacré est seulement dépassé par celui concernant Hitler lui-même - serait risible si ce n’était clairement une manipulation tendant à
présenter les Palestiniens comme coresponsables du génocide hitlérien.(6)
L’ironie morbide de l’Histoire veut que ce mémorial Yad Vashem ait été construit sur les terres et
les ruines des villages de Ein Kerem et, surtout, de Deir Yassin,
Deir Yassin, sorte d’Oradour palestinien, qui vit un des pires massacres de civils perpétrés en
1948 par les milices sionistes (plus de 200 paysans assassinés)... Mais il est assez probable que
les guides du mémorial font silence sur cette information.(7)
Des nazis bien utiles
Il est troublant de constater qu’aucun “Tribunal de Nuremberg ou de La Haye“ n’a jugé certains
complices objectifs de l’Holocauste... notamment les gouvernements anglais, étatsunien et
canadien qui “savaient“ dès 1942, qui connaissaient la mise en ?uvre de la “solution finale“ et qui
ont cyniquement laissé faire.
Après 1945, ces “Alliés“ ont aussi été plus que laxistes avec les criminels de guerre, notamment
les USA - mais la politique de l’URSS était similaire - qui ont accueilli et protégé nombre de nazis,
dont quatre à cinq mille membres du réseau du général hitlérien Reinhard Gehlen... Devenus de
bons citoyens américains et “recyclés“ dans la CIA ! (8)
Au même moment les USA fermaient leur frontière aux juifs qui fuyaient l’horreur !
Pourquoi ces crimes et complicités n’ont-ils toujours pas été dénoncés et jugés ?
...et témoignage personnel
C’est avec stupeur et colère que j’ai appris de la bouche même d’un ex beau-frère qu’il coulait des
jours tranquilles à Tel-Aviv (il y est mort depuis) avec sa fille et ses petits-enfants.
Cet homme était un SS belge de la “Légion Wallonie“.
Il avait combattu sur le front de l’Est et se vantait d’avoir participé à la bataille de Stalingrad. (9)
Après la guerre, il avait été emprisonné et déchu de ses droits civils.
La dernière fois que je l’ai rencontré, j’ai pu vérifier que son idéologie n’avait pas changé, son
antisémitisme s’était simplement mué en haine des "Arabes".
Cette révélation (preuves à disposition), est pour le moins inquiétante, non ?
Que peut répondre cet Etat au fait d’avoir accueilli cet homme - et si j’en crois ses dires, d’autres
de ses “camarades“ - comme citoyen israélien ?
Comment peut-il justifier cela ?
Bref état des lieux
Avec la myriade de villages militairement isolés les uns des autres, la Cisjordanie, où vit la majorité
du peuple palestinien, ressemble indéniablement aux “réserves indiennes“ des Etats-Unis et
Gaza est devenu le “plus grand camp de concentration à ciel ouvert du monde“ (1,5 million de
personnes enfermées dans un espace de 360 km2... 7 fois moins que le Luxembourg !)
Chaque jour, Israël continue le vol des terres et les destructions de maisons pour l’installation
de colonies - annexant ainsi "de facto" plus de 54% du territoire cisjordanien - et développe la
judaïsation de Jérusalem sous l’ ?il complice des Etats-Unis et de l’Union européenne.
Il faut y ajouter ce honteux mur (près de 700 km) qui empiète sur les terres palestiniennes et prive
les habitants de leurs récoltes, d’accès à leurs puits, à leur famille.
Ce mur fut condamné en 2004 par la Cour de Justice Internationale qui a exigé sa destruction
ainsi que le démantèlement des colonies installées au delà de la Ligne Verte de 1967... Sans résultat.
Qui peut d’ailleurs encore croire que ce mur a comme objectif d’empêcher l’intrusion de terroristes
quand on sait que, chaque jour, plusieurs milliers d’ouvriers palestiniens le franchissent
clandestinement pour se faire exploiter comme travailleurs "illégaux“... et sous-payés, évidemment.
Premières questions
Quand l’armée d’Israël a fait pleuvoir la mort sur Gaza, faisant 1400 victimes dont près de 400
enfants, les discussions n’ont pas manqué avec des amis qui qualifiaient d’autodéfense ce qui m’apparaissait comme un crime. Les interrogations étaient multiples.
Comment la population israélienne est-elle devenue, objectivement, la complice d’un régime qui traite le peuple palestinien comme de nouveaux “Untermenschen“ ?
Pourquoi, par quel mécanisme mental une grande partie des juifs peuvent-ils s’identifier à cet Etat ?
Comment en était-on arrivé à un tel égarement des valeurs humaines ?
Quelle logique aberrante amène des conquérants brutaux à se prétendre les défenseurs de la démocratie ?
... Et comment font certains de mes compatriotes pour se calfeutrer dans l’indifférence devant les
actes d’un régime qui a toutes les caractéristiques d’un État voyou ?
Car c’est bien à une sinistre besogne que nous assistons depuis près de quatre-vingt ans, à des agissement qui sont universellement qualifiés de crimes contre l’humanité... Sauf là-bas.
Comme l’écrit la philosophe Aline de Diéguez :
“L’installation des colons originaires d’Europe
et notamment d’Angleterre sur les terres du Nouveau Monde et celle des colons juifs en Palestine présentent donc un parallélisme saisissant. Elle explique l’alliance psychologique étroite et profonde entre une Amérique baignant dans une religiosité vétéro-testamentaire - qu’elle soit dirigée par un Clinton, un Bush ou un Obama - et l’État sioniste actuel. Elle ne peut donc se réduire à la seule influence, certes très importante, des généreuses
contributions financières destinées à influencer ou à corrompre les décideurs politiques ou économiques et offertes par les groupes de pression de l’AIPAC ou de la loge maçonnique B’nai Brith réservée aux membres qui peuvent attester de leur appartenance au judaïsme." (10)
Gloire à Ben Gourion !
L’affirmation “ cette situation de guerre est le résultat des perpétuelles attaques palestiniennes contre un peuple pacifique et son obstination à refuser le partage décidé par l’ONU en 1947 “ continue à être propagée et admise par de nombreux concitoyens.
C’est pourtant un mensonge éhonté.
En effet, dès 1942, le programme dit “de Biltmore“, adopté par la direction sioniste sous l’égide de
Ben Gourion, envisageait un État essentiellement juif sur l’ensemble de la terre palestinienne.
Ce même Ben Gourion projetait aussi l’expulsion des “indigènes“, comme en témoigne l’accord qu’il avait conclu avec le roi Abdallah de Jordanie qui prévoyait, dès la création de l’Etat d’Israël, l’annexion par ce pays d’une partie des territoires concédés par l’ONU à l’État arabe de
Palestine... La plus grande partie (55%) étant attribuée au régime sioniste.
Il faut donc bien constater que si, officiellement, Ben Gourion acceptait le plan de partage de l’ONU, il était en réalité bien déterminé, comme il le déclarait "en privé", à “ étendre à tout prix l’État attribué aux juifs et, pour ce faire, à porter la guerre à l’intérieur des territoires
attribués par l’ONU aux Arabes“(...)“Après la formation d’une grande armée à la suite de la création de l’Etat, nous abolirons la partition et nous nous étendrons sur l’ensemble de la Palestine ! " (11)
Autre déclaration édifiante de ce même Ben Gourion à qui le maire actuel de Paris (Pierre
Delanoë, un Pierre Laval d’aujourd’hui ?) à dédié une esplanade sur les quais de la Seine :
" Ne nous cachons pas la vérité.... Politiquement nous sommes les agresseurs et ils se
défendent. Ce pays est le leur, parce qu’ils y habitent, alors que nous venons nous y
installer et de leur point de vue nous voulons les chasser de leur propre pays ".(12)
C’est Golda Meir, Premier Ministre israélien, qui a sans doute le plus clairement exprimé (15
juin 1969) le déni d’existence du peuple palestinien : " Comment pourrions-nous rendre les
territoires occupés ? Il n’y a personne à qui les rendre puisque les Palestiniens n’ont jamais
existé ".
En outre, un rapport du ministère des Affaires étrangères israélien prédisait, en 1949 : “ La
sélection naturelle fera le tri entre les réfugiés les plus adaptables et les plus combatifs
et les autres, qui dépériront. Certains mourront, mais la plupart, changés en épaves et en
parias, iront grossir les classes défavorisées dans les pays arabes “.
Les objectifs impérialistes étaient clairs dès l’origine, non ?
Les successeurs maintiendront le cap !
C’est la terre de nos ancêtres !
... Ou comment imposer une Histoire inventée
Pour justifier la solidarité entre les juifs de mon pays et ceux d’Israël, certains évoquent une origine
historique commune : Nous juifs sommes originaires d’une même contrée. La diaspora nous
a dispersés et nous retournons au pays après 2.000 ans d’exil.
Ce dogme, on le sait aujourd’hui, est contredit par l’Histoire... et par conséquent, la revendication
territoriale qui en découle est une aberration.
En effet, les dernières recherches sur les origines juives, notamment celles de Shlomo Sand,
professeur à l’université de Tel-Aviv, ont révélé que cette “reconquête“ est fondée sur une Histoire
totalement inventée et que les juifs contemporains sont presqu’exclusivement les descendants des
divers peuples convertis à la religion hébraïque. (13)
De doctes intellectuels sionistes connaissaient d’ailleurs ces faits depuis longtemps, tel, Israël
Bartal (Doyen de la Faculté de Lettres de l’Université Hébraïque de Jérusalem) qui affirme
aujourd’hui que ce qu’a révélé Shlomo Sand était déjà bien connu des historiens spécialisés en
histoire juive.
Il indique que “ aucun historien du mouvement national juif n’a jamais réellement cru que les
origines des juifs étaient ethniquement et biologiquement “pures “. (14)
C’est essentiellement le prosélytisme des missionnaires, extrêmement important dans tous les
pays du pourtour méditerranéen jusqu’aux premiers siècles de l’ère chrétienne - de la Turquie
à l’Espagne, en passant par les Balkans et Rome, et dans plusieurs pays africains (jusqu’en
Ethiopie) - qui est la cause essentielle de l’expansion de cette religion.
Au quatrième siècle, avec la prise de pouvoir du christianisme dans l’Empire Romain et la
répression qui s’en suivit, cette expansion cessa.
C’est d’ailleurs en grande partie cette répression par les chrétiens qui a causé le “repli sur soi“ de
la religion juive.
Les “nouveaux historiens" israéliens ont mis en évidence que la “diaspora“ est une légende
chrétienne du 13ème siècle et démontré qu’il n’y a pas le moindre lien d’hérédité entre les habitants
qui vivaient sur cette terre il y a deux mille ans et la quasi totalité de ceux qui y ont débarqué sous
l’impulsion du mouvement sioniste.
... Les premiers arrivants sionistes du début du 20ème siècle ont d’ailleurs été bien mal “acceptés“
par les quelques milliers d’habitants de religion hébraïque qui vivaient là depuis les temps
ancestraux.
N’est-il pas aberrant que tant de juifs proclament leur appartenance à un "peuple élu retournant
dans la terre de ses ancêtres", alors qu’ils n’ont pas la moindre origine ethnique commune, aucun
lien, autre que religieux et culturel ?
Cette absence de filiation disqualifie donc à jamais cet argument mensonger... Et amène à ce constat paradoxal que les seuls humains de la région qui peuvent véritablement se
proclamer "indigènes", sont les juifs dont les ancêtres y résidaient... Et les Palestiniens, convertis
à la religion musulmane, chrétienne, ou laïcs.
Pour toute réponse à ces révélations sur l’origine du "peuple juif", leurs auteurs n’ont recueilli que
des attaques personnelles, injures (traître à son pays, négationniste, juif ayant la haine de soi... et
j’en passe), jusqu’à des menaces de mort de la part de ceux que leurs découvertes gênaient.
Mahmoud Abbas, non plus, ne semble pas au courant de sa propre Histoire !
Seules la nullité politique et la pauvreté culturelle de l’indéboulonnable homme à la
petite moustache grise qui “préside“ aux destinées de la Cisjordanie, son ignorance de
l’Histoire des peuples, des religions et des mentalités théologiques, ainsi que sa reptation
obséquieuse devant Israël, les USA et les Européens qui le maintiennent au pouvoir à bout
de bras et à coup de millions de dollars, bien que son mandat soit expiré depuis longtemps,
lui ont fait reconnaître humblement “le droit du peuple juif sur la terre d’Israël" (Discours à
l’AIPAC le 10/6/2010). (15)
Une diaspora mythique... d’un peuple imaginaire
S’il n’existe pas de “race juive” au sens ethnique, l’existence d’une communauté juive - “peuple
juif“ me semble inadéquat : pas plus de “peuple juif“ que de “peuple chrétien“ ou “peuple
bouddhiste“ - liée par une religion et un patrimoine culturel communs est indéniable.
Mais proclamer “ Nous étions là il y a 3.000 ans !" comme le fait Netanyahu, n’est qu’une stupidité
d’intégriste fanatique. (16)
Il est grand temps d’informer sur d’autres mythes révélés par les historiens contemporains, tels :
Il n’y a jamais eu de "Sortie d’Egypte" vers Canaan comme le raconte la Bible... cette
région faisant partie du royaume des Pharaons.
Les Romains n’ont jamais chassé les juifs de Palestine et la fameuse "diaspora" du 1er
siècle est une faribole.
On pourrait en profiter pour tordre le cou à bien d’autres légendes bibliques inculquées
comme “vérités“ aux enfants, comme celle de Massada qui, plutôt qu’un fief de résistants, était
celui d’une secte de fanatiques et d’assassins. (17)
Ironie de l’Histoire, le commando israélien qui perpétra les exactions dans la prison de Ketziot en
octobre 2007 portait le nom de ces tueurs... Et s’est montré dignes d’eux.
Le silence sur ces découvertes et la propagation de cette Histoire inventée ne sont-ils pas une
insulte à l’intelligence des citoyens, juifs ou non ?
La prétention territoriale qui découle de ce mythe est d’autant plus absurde qu’elle impliquerait -
la justice étant égale pour tous les peuples - la restitution de l’Oklahoma au peuple Séminole,
chassé de son territoire il y a seulement 200 ans, du Québec aux Iroquois, du Pérou aux
descendants des Incas, de leurs terres à la nation Mapuche, de l’Australie aux Aborigènes... etc.
Une religion bien utile... pour des athées
Certains affirment que cette solidarité des citoyens juifs repose sur une culture et une religion
communes.
Pour ce qui est de la culture, on admettra sans peine qu’il y a plus que de légères différences entre
celle des séfarades et celle des ashkénazes... ou des falashas.
Quant à la religion, cet argument laisse pantois !
Imagine-t-on que les catholiques européens se soient mobilisés pour défendre Franco sous
prétexte qu’il brandissait le catholicisme comme fondement de sa dictature ? Imagine-t-on les
musulmans se dresser pour soutenir Kadhafi, sous prétexte qu’il respecte le Coran ?
Les plus hautes autorités religieuses juives se sont d’ailleurs élevées, dès les années 20, contre cette manipulation de la religion par les leaders sionistes (qui étaient athées !), pour justifier la
colonisation et la création d’un Etat.
De leur côté des figures comme Albert Einstein, Hanna Arendt et bien d’autres intellectuels et
artistes juifs ont qualifié le sionisme de mouvement fasciste. (18)
Aujourd’hui encore, comme on pourra le lire plus loin, les juifs ultra-orthodoxes (près d’un million
d’adeptes en Israël !) rejettent l’Etat sioniste.
Des ambiguïtés bien utiles... ou le sens des mots
Israélien, Hébreu, juif, israélite, sioniste, Sémite... nombreux sont les termes utilisés pour glorifier
ou stigmatiser les promoteurs ou opposants à ce régime ou à cette religion.
Les significations du mot “peuple“ sont également multiples, vagues ou divergentes : habitants
d’un pays ou d’une ville, peuplade, communauté sociale ou culturelle... etc.
Il n’en reste pas moins que, malgré le fait qu’au sens racial ou ethnique il n’y ait pas de “peuple
juif“, tout Ukrainien, Italien, Belge ou Éthiopien, habitant Israël (adepte du judaïsme ou non)
peut revendiquer son appartenance au peuple juif... dans le sens d’une communauté sociale et
culturelle.
Parallèlement, les citoyens de religion ou de culture judaïque d’autres pays peuvent aussi se
déterminer comme “peuple juif“, également en tant que communauté culturelle et/ou religieuse.
Vaste melting pot !
Mais foin du sens des mots !
La dialectique sioniste est à géométrie variable : le même mot peut être glorification ou anathème
suivant le locuteur.
Ainsi le mot “lobby“ a un sens positif quand il est utilisé pour glorifier les groupes juifs de
nationalité étatsunienne, tel l’AIPAC (“ heureusement que le lobby de la communauté juive
américaine est là pour nous protéger ! " (Radio Judaica) mais ce mot se mue en anathème dès
que quiconque l’utilise pour dénoncer les man ?uvres de ces mêmes groupes de pression.
Etrange sémantique !
Autre étrangeté : le sens du mot “Sémite“.
Il désigne, en résumé, une personne originaire d’Asie occidentale et qui parle une langue
apparentée... telle l’arabe, l’araméen ou l’hébreu.
Concernant la Palestine, est donc Sémite celui ou celle qui est originaire de cette région et parle
une langue sémitique.
Il en découle que, mis à part une infime minorité d’Israéliens, seuls les Palestiniens ont ces
particularités.
Traiter d’antisémites les défenseurs des Palestiniens est donc incohérent et absurde !
On peut d’ailleurs se demander comment, depuis l’aube du 20ème siècle - "antisémite" est un
mot créé en 1879 par un journaliste allemand - ce dévoiement de sens du terme “Sémite“ s’est
développé pour désigner une communauté humaine qui est étrangère à cette caractéristique ?
Et puis, jamais personne n’a pris sa religion pour une nationalité, non ?
En résumé, il n’y a ni race juive, ni pays juif... seulement des personnes de confession et de
culture juives dont certaines arborent cette appartenance comme identité nationale !
1) "Holocaust : The uses of Disaster" de Boas Evron (Radical América 1983)
2) “Simon Wiesenthal, l’homme qui refusait d’oublier“ de Tom Segev (Liana Levi)
3) Encyclopeadia Judaica 2008
4) Nathan Yalin Mor, “Histoire du Groupe Stern“ et Charles Enderlin, “Shamir“
5) “Les Arabes et la Shoah“ de Gilbert Achcar, professeur à l’Université de Londres
6) Le grand Mufti, les Palestiniens et les nazis (Dominique Vidal, Monde Diplomatique de Décembre 2009)
7) Ziyad Clot “Il n’y aura pas d’Etat palestinien“ (Max Milo Editions)
8) Frank Garbely et Jean-Michel Meurice "Le système Octogon"
9) J’ai appris depuis que cette "Légion Wallonie" n’a jamais été à Stalingrad
10) “Aux Sources du Chaos Mondial“ (http://aline.dedieguez.pagesperso-orange.fr)
11) "La Naissance d’Israel “, Simha Flapan.
12) Discours de 1938
13) “Comment fut inventé le peuple juif“ de Shlomo Sand, Fayard Poche
14) “Haaretz“ du 6/7/2008
15) Aline de Dieguez “Aux Sources du Chaos Mondial“
16) Lire « La Bible dévoilée, Les nouvelles révélations de l’archéologie » des archéologues Israël Finkelstein et Neil Asher Silberman, Editions Gallimard (Folio Histoire)
17) “La Guerre des Juifs“ (Flavius Josèphe, historien romain di 1er siècle)
18) “New York Times“ du 2/12/1948
(A suivre)
- Rudi Barnet
Rudi Barnet explique :
Le texte qui précède n’a pas été rédigé par un spécialiste du Proche-Orient ; il est le résultat des recherches d’un citoyen lambda qui, suite à la tuerie de Gaza de 2008/2009, a voulu "comprendre". [Rudi Barnet est néanmoins un spécialiste de l’audio-visuel et ancien directeur du Festival du Film de San Sebastian]
Complété au fur et à mesure des informations provenant de diverses sources,ce dossier comporte sans nul doute des lacunes et des erreurs... Mais aucun des détracteurs sionistes contactés n’a pu, ou voulu, apporter de contradiction ou correction substantielle.
L’essentiel de l’objectif de ma démarche originelle étant atteint, j’ai décidé de clôturer
cette enquête.
Texte communiqué par l’auteur par courriel