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Netanyahou comme Khaled Meschal sont tous deux partisans d’un état binational

lundi 12 mars 2007 - 17h:17

Gideon Lévy - Ha’aretz

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Une grande surprise : la majorité écrasante des Israéliens soutient la solution d’un seul état. Après des années où la solution binationale était jugée comme un anathème, elle est soudainement devenue évidente en tant que solution préférée. Vous ne le croyez pas ? Regardez les sondages d’opinion ! Benjamin Netanyahou les gagne encore. Vous ne croyez pas que Netanyahou est pour cette solution ? Écoutez ce qu’il dit. De nouveau, Netanyahou « ne trouve pas » de partenaire palestinien. Et sa conclusion : attendre et ne rien faire.

Netanyahou n’est pas seul. Jugés sur leur inaction, le premier ministre et le ministre des affaires étrangères sont aussi incapables de trouver un partenaire ; il est en effet improbable que le parti travailliste puisse en trouver un : il met des tas et des tas de conditions préalables - une fois c’est la démocratisation des Palestiniens et une autre fois, c’est la reconnaissance d’Israël ; une fois c’est l’arrêt du terrorisme et une autre fois, c’est le renouvellement de cet engagement ; une fois c’est un « non » à Arafat, ensuite c’est un « non » à Mahmoud Abbas (le « débutant ») et maintenant, c’est un « non » au gouvernement d’unité.

Et le résultat saute aux yeux. Un état, du Jourdain à la Méditerranée, est en train de fusionner sous nos yeux mêmes. Qu’offrent Netanyahou et ses acolytes ? S’asseoir et ne rien faire et cela se transforme tout seul en un état binational. La plupart des Israéliens se déclarent en faveur de la solution de deux états ? Cela sonne creux - après tout, ils préfèrent Netanyahou.

En fait, c’est un vrai « big bang » : les cartes politiques en Israël ont été battues. Il n’y a plus ni droite ni gauche, plus ni faucons ni colombes. Le centre, la droite et les extrêmes sont réunis. Désormais, on devrait dire : Israël est divisé entre les défenseurs de la solution d’un état, soit la majorité écrasante et les défenseurs de la solution de deux états, une minorité négligeable.

Quiconque qui ne travaillle pas immédiatement pour la solution de deux états, travaille pour la solution d’un seul état. Il n’y a aucune autre solution, pas de troisième voie. Qui soutient l’entreprise de colonisation est un défenseur acharné du Grand Israël.

« Tibi ou Bibi ? » Il est plus correct de dire : « Netanyahou et Khaled Meschal pour toujours. » Tous les deux sont des partisans d’une solution d’un état et leur conflit est seulement sur la nature de cet état - l’un est pour un état d’apartheid et l’autre pour un état islamique. Seule l’extrême gauche préconise la solution d’un seul état démocratique.

Toutes les discussions portant sur l’avenir d’Israël sont fallacieuses. Tandis que Netanyahou surfe sur son thème préféré, le danger d’un holocauste de la part de l’Iran, un sérieux point d’interrogation plane au dessus des têtes sur le caractère avoué d’Israël : n’est-il pas déjà devenu un état binational ? Il sera bientôt divisé en deux moitiés égales, et plus tard il y aura une majorité arabe. Qu’est-ce Israël sinon un état binational ? Et que sont les 3.5 millions de Palestiniens, qui ont déjà vécu sous occupation pendant 40 années, sinon des sujets d’un état dont la vie est deux fois plus longue avec l’occupation des territoires que sans.

Non, ni l’occupation des territoires ni la nature actuelle de l’Etat ne sont temporaires.

Discourir sur un « Etat juif » est aussi vide de sens. Il n’existe pas quelque chose de cette nature. Le fait que les Palestiniens vivent sous des conditions d’inégalité ne fait pas d’eux des sujets d’un autre Etat. Au contraire, le contrôle de l’Etat sur leurs vies est sans commune mesure avec celui sur les citoyens juifs.

« Qu’est-ce que cela apportera de bon - le temps glisse comme le sable entre les doigts, sans que l’on soit en mesure de prendre une quelconque décision » s’est demandé Netanyahou dans une entrevue avec Haaretz, publiée le vendredi, où il est décrit comme quelqu’un qui « s’est décalé vers le centre. » Mais naturellement le « modéré » Netanyahou se référait à l’Iran, ignorant d’un air provocateur le vrai et crucial sablier (la question israélo-palestinienne). Un jour, les Palestiniens deviendront la majorité ici, et alors ? Peut-on concevoir une minorité (juive) continuer à maltraiter une majorité ? Des palestiniens restant des non-citoyens pour toujours ? L’Afrique du Sud nous a déjà enseigné comment ce genre de situations se termine.

Cet enfant qui a grandi doit être maintenant appelé par son nom : Netanyahou ou Yisrael Beiteinu ou la Droite Nationaliste ou les colons ou Kadima et tous ceux qui rejettent la négociation devraient s’appeler maintenant les « fans de l’Etat binational. » Si cet Etat peut devenir un Etat juste, tant mieux ! Mais est-ce vraiment ce que veut la majorité actuelle ?

11 mars 2007 - Ha’aretz - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.haaretz.com/hasen/spages...
Traduit de l’anglais par D. Hachilif


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