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Egypte : nouvelle « journée de la colère »

vendredi 28 janvier 2011 - 07h:57

Al Jazeera

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Les services Internet et SMS seraient interrompus et des responsables du mouvement des Frères musulmans ont été arrêtés avant les manifestations prévues aujourd’hui.

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Jeudi 27 janvier 2011 - Manifestants au Caire exigeant la démission de Moubarak et la fin de son régime corrompu et répressif - Photo : AFP

Extrait des informations du 27 janvier

Des manifestants en colère ont incendié un poste de police dans la ville orientale de Suez, où la violence entre la police et les manifestants a connue une escalade au milieu d’une vaste opération de répression.

La police a fui le poste avant que les manifestants n’utilisent de l’essence pour y mettre le feu jeudi matin, d’après des témoins cités par l’agence Reuters. La police de Suez a répliqué à d’autres manifestations en tirant des balles [en acier recouvertes de] caoutchouc, en utilisant des canons à eau et des gaz lacrymogènes.

Des dizaines de protestataires se sont rassemblés devant un second poste de police plus tard dans la matinée, pour réclamer la libération de leurs proches qui ont été détenus pendant une vague de manifestations sans précédent que les autorités n’ont pu empêcher depuis que les mobilisations ont débuté mardi.

Pendant ce temps, les militants appelant à la démission de Hosni Moubarak - président de l’Egypte depuis 30 ans - ont affronté la police dans la capitale du Caire dans les premières heures de jeudi.

Bien que la situation semble s’être calmée tard dans la matinée, les manifestations sont susceptibles de prendre de l’ampleur avec l’arrivée de Mohamed ElBaradei, le prix Nobel de la paix et ancien responsable de l’organe de surveillance nucléaire de l’Organisation des Nations Unies. Il est un rival potentiel de Moubarak à l’élection présidentielle.

Répondant à la question d’un journaliste alors qu’il quittait Vienne pour le Caire, M. ElBaradei a déclaré qu’il était prêt à « conduire la transition » en Egypte, si on le lui demandait.

« Si les gens, en particulier les jeunes, veulent me voir mener la transition, je ne vais pas les laisser tomber », a déclaré ElBaradei aux journalistes à l’aéroport de Vienne ce jeudi.

Mais ElBaradei a ajouté : « Ma priorité est maintenant de voir une nouvelle Egypte, et de voir une nouvelle Egypte à travers une transition pacifique. »

Les manifestants ont planifié une autre manifestation importante pour vendredi, une journée souvent utilisée en Egypte pour manifester, et les Frères musulmans - de fait interdits mais représentant le plus important mouvement d’opposition - ont déclaré pour la première fois qu’ils y participeraient.


Plus de 800 arrestations depuis le début des mobilisations



Egypte : nouvelle journée de protestations

Les utilisateurs égyptiens d’Internet et de messages par téléphones mobiles ont fait état d’une perturbation majeure de ces services, tandis que le pays se prépare à une nouvelle vague de protestations contre le pouvoir vieux de 30 ans du président Hosni Moubarak.

Les manifestants anti-gouvernementaux ont appelé à des manifestations de masse après la prière du vendredi midi afin d’augmenter la pression, ce quatrième jour de mobilisation la plus forte depuis des décennies.
Mais le gouvernement n’a pas voulu aller jusqu’à bloquer les réseaux de communication.

Une page sur le site du réseau social Facebook énumère plus de 30 mosquées et églises où les manifestants doivent se rassembler.

« Les musulmans et les chrétiens d’Egypte vont se battre contre la corruption, le chômage, l’oppression et l’absence de liberté », explique la page qui a plus de 70 000 signataires.

Selon l’Associated Press, de nouvelles unités d’une force spéciale de police ont été déployées à des endroits stratégiques autour du Caire dans les heures qui précédent les manifestations prévues, et le ministère de l’Intérieur égyptien a prévenu que seront prises des « mesures décisives » [ce qui veut dire en termes plus clairs que la répression sera extrêmement violente - N.d.T].

Safwat Chérif, le secrétaire général du Parti national démocratique [parti des affairistes au pouvoir - N.d.T], a déclaré jeudi : « Nous espérons que les prières de demain vendredi et ses rituels se passent d’une manière calme qui respecte la valeur de ces rituels ... et que personne ne met en péril la sécurité des citoyens ou ne les soumettent à quelque chose dont ils ne veulent pas. »

L’Egypte a été témoin depuis mardi de manifestations sans précédent contre le régime de Moubarak. Au moins sept personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de police et les manifestants, lesquels semblent être inspirés par les récentes mobilisations en Tunisie.

Par ailleurs, un avocat du mouvement d’opposition des Frères musulmans a déclaré que 20 responsables du groupe, qui est officiellement interdit, avaient été détenus pendant la nuit.

Deux des membres les plus importants à avoir été arrêtés sont Essam El-Erian, principal porte-parole des Frères, et Mohammed Moursi, un dirigeant des Frères.

« La raison est bien sûr connu : c’est à cause de ce qui est attendu pour demain », a déclaré l’avocat Abdel-Maksoud.

Appels populaires

El-Erian avait déjà prévenu le gouvernement Moubarak des conséquences d’une rupture de la situation « si le gouvernement continuait à faire la sourde oreille aux appels populaires ».

« Les rassemblements de protestation ne s’arrêteront pas parce que vendredi sera une autre ’journée de la colère’ », dit-il.

Les Frères musulmans ont évité de participer aux manifestations les jours qui ont précédé, mais jeudi soir le mouvement a annoncé que ses partisans prendraient part aux cortèges après la prière du vendredi.

Mohamed ElBaradei, l’ancien chef de l’AIEA et partisan d’un système plus démocratique, a également annoncé qu’il allait rejoindre les manifestants après son retour de la ville autrichienne de Vienne [?] où il habite.

« C’est un moment critique dans la vie de l’Egypte. Je suis venu pour y participer avec le peuple égyptien », a déclaré M. ElBaradei alors qu’il quittait l’aéroport du Caire, où il a été accueilli par un petit groupe de partisans.

« Le désir de changement doit être respecté. Le régime ne doit pas recourir à la violence contre les manifestations. »

Auparavant ElBaradei, lauréat du prix Nobel de la paix, avait déclaré qu’il était prêt à « conduire la transition » en Egypte, s’il était sollicité pour cela.

Avant que les services internet n’aient été perturbés, les sites de réseaux sociaux ont été inondés d’échanges disant que les rassemblements anti-gouvernementaux prévus ce vendredi pourraient être certains des plus importants ayant jamais appelé au renversement du président âgé de 82 ans.

Des millions de personnes se rassemblent dans les mosquées à travers Le Caire pour la prière du vendredi, donnant aux organisateurs la possibilité de mobiliser un grand nombre de gens.

Ce vendredi, le fournisseur d’accès Internet Seabone, basé en Italie, a dit qu’il n’y avait plus de trafic internet allant vers ou sortant du pays après minuit trente, heure locale de vendredi.

Violents affrontements

Mais malgré la répression, les manifestants continuent à exprimer leur colère dans les rues.

Les manifestants ont lancé des cocktails Molotov sur une caserne de pompiers dans la ville de Suez ce jeudi et y mettant le feu. À un autre rassemblement près de Gizeh, à la périphérie du Caire, la police a utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser des centaines de manifestants jusque tard dans la nuit.

Le Caire, normalement très vivant le jeudi soir avant le week-end, a été largement déserté, des magasins et des restaurants étant fermés. En Ismaïlia, des centaines de manifestants ont affronté la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes et des matraques pour disperser les manifestants.

« C’est une révolution », dit un manifestant de Suez âgé de 16 ans. « Chaque jour, nous revenons ici. »

« La tension continue d’augmenter, » rapporte Jamal Elshayyal d’Al Jazeera depuis Suez.

« Il y a eu de violents affrontements avec des balles en acier recouvertes de caoutchouc ainsi que des grenades lacrymogènes tirées par la police anti-émeute. »

Human Rights Watch a déclaré que la police égyptienne utilisait une force sans limite contre des manifestations en grande partie pacifiques, qualifiant la violence utilisée de « totalement inacceptable et disproportionnée ».

Barack Obama, le président américain, a exhorté le gouvernement et les manifestants à faire preuve de retenue tandis qu’ils expriment leurs « frustrations refoulées ».

« Il est très important que les gens ont des moyens pour exprimer des griefs légitimes », dit-il, alors qu’il répondait aux questions d’un auditoire en ligne sur le site YouTube.

Obama a également exhorté Moubarak à apporter des changements au système politique pour calmer les manifestants en colère.

« Je lui ai toujours dit de faire en sorte qu’il aille de l’avant dans la réforme - une réforme politique, une réforme économique. C’est absolument essentiel pour le bien-être à long-terme de l’Egypte. »

28 janvier 2011 - Al Jazeera - Vous pouvez consulter cet article à :
http://english.aljazeera.net/news/m...
Traduction : Info-Palestine.net


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