16 septembre 2017 - CONNECTEZ-VOUS sur notre nouveau site : CHRONIQUE DE PALESTINE

Contre la censure, contre la calomnie, pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens

vendredi 21 janvier 2011 - 07h:00

Paco - Le Post

Imprimer Imprimer la page

Bookmark and Share


Dans la série des procès et calomnies qui visent Stéphane Hessel et les militant-e-s de la campagne de boycott qui dénonce la politique israélienne, un article publié par Le Mague reprenant des propos de Stéphane Hessel est visé par une nouvelle plainte abracadabrante.

L’action du Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF) pour obtenir l’annulation d’une conférence de Stéphane Hessel à l’Ecole Normale Supérieure le 18 janvier a fait grand bruit. Bien plus de bruit que si le CRIF avait laissé Stéphane Hessel, 93 ans, ancien déporté, résistant d’hier et d’aujourd’hui, s’exprimer normalement. En effet, en réaction contre la censure, plus de 1500 personnes « indignées » se sont rassemblées sur la place du Panthéon ce jour-là pour entendre Stéphane Hessel et des orateurs qui ne font que demander l’application du droit international et des résolutions de l’ONU. 1500 personnes, c’est cinq fois plus que ce qu’aurait pu contenir la salle réservée à l’Ecole nationale supérieure. Merci donc au CRIF pour son coup de pouce au succès de cette soirée.


Elisabeth Guigou : « Le boycott est un acte politique »
envoyé par Mediapart. - L’actualité du moment en vidéo.

On le sait, le CRIF n’est pas le seul à confondre lutte contre l’antisémitisme et défense des intérêts des gouvernements israéliens. Si le premier objectif a toute notre sympathie, il est impossible d’adhérer au second. Le 15 juin 2010, peu après l’attaque « illégale et immorale » d’Israël contre une flottille humanitaire destinée à la bande de Gaza occupée et asphyxiée, Stéphane Hessel publiait un article dans le Huffington Post pour expliquer les raisons du boycott d’Israël. Une action inspirée par le boycott qui était dirigé contre l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. « Je soutiens les mots sincères de l’écrivain écossais Iain Banks qui, en réaction à l’attaque atroce d’Israël de la Flottille de la Liberté, a suggéré que la meilleure façon pour les artistes, écrivains et universitaires internationaux de « convaincre Israël de sa dégradation morale et de son isolement éthique » est « tout simplement de ne plus rien avoir à faire avec ce gouvernement criminel. » », concluait l’auteur de Indignez-vous !

L’article fut repris sur divers blogs et sites Internet. Ayant trouvé une traduction sur le site de Michel Collon, j’ai repris ce texte sur Le Post.fr et sur Le Mague.fr le 17 juin 2010. Une démarche qui, le 12 janvier dernier, a valu à Frédérique Vignale, fondateur du Mague, une convocation au siège de la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP) situé rue du Château des Rentiers à Paris. Motif : une plainte du « Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme »... A ma connaissance, Le Post.fr n’a pas encore été inquiété. Ni le site de Michel Collon. Il est vrai que ce dernier est situé en Belgique. La publication du texte a été suspendue sur Le Mague. Encore une censure insupportable.

Dans une période troublante et troublée, les mensonges et les calomnies qui tendent à faire passer pour « antisémites » des personnes qui précisément militent pour une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens ne sont pas de bon augure. Ce n’est pas en faisant taire toute critique de l’Etat d’Israël et en criminalisant les amis du peuple palestinien que les tensions s’apaiseront. Ce n’est pas en menaçant de 45 000 euros d’amende et de trois ans de prison près de quatre-vingt partisans de la campagne pacifiste Boycott Désinvestissement Sanction (BDS) que le blason du gouvernement israélien sera redoré.

JPEG - 55.9 ko
Stéphane Hessel participant au Tribunal Russell sur la Palestine

Dans une récente conversation téléphonique, Stéphane Hessel déplorait la « stupide procédure » qui vise Le Mague et plaçait ses espoirs dans une entrevue qu’il a eue avec Michel Mercier, garde des Sceaux, en compagnie d’Elisabeth Guigou, ex-garde des Sceaux socialiste, et de Catherine Tasca, vice-présidente du Sénat. En jeu, le retrait des directives de Michèle Alliot-Marie, alors ministre de la Justice, envoyées aux Parquets pour sanctionner les militants de la campagne BDS injustement suspectés de provocation publique à la discrimination alors qu’ils militent précisément contre toute forme de discrimination et pour le droit de tous les peuples à l’auto-détermination.

Dans une vidéo mise en ligne sur Médiapart, Elisabeth Guigou préfère rester prudente sur les effets de cet entretien avec Michel Mercier. Sale temps pour la liberté d’expression. Au téléphone, Stéphane Hessel me disait : « Ne vous laissez pas faire ! » Au point où nous en sommes, nous n’avons de toutes façons plus le choix. Si nous voulons garder une once de dignité et d’humanité, nous devons résister jusqu’au bout à toutes les oppressions, à toutes les agressions. D’où qu’elles viennent.

Plus d’informations sur la campagne BDS France :
http://www.bdsfrance.org/

Lire l’article incriminé toujours en ligne sur Le Post :
http://www.lepost.fr/article/2010/0...

Et la version originale sur le Huffington Post :
http://www.huffingtonpost.com/steph...

20 janvier 2011 - Le Post - Vous pouvez consulter cet article à :
http://www.lepost.fr/article/2011/0...


Les articles publiés ne reflètent pas obligatoirement les opinions du groupe de publication, qui dénie toute responsabilité dans leurs contenus, lesquels n'engagent que leurs auteurs ou leurs traducteurs. Nous sommes attentifs à toute proposition d'ajouts ou de corrections.
Le contenu de ce site peut être librement diffusé aux seules conditions suivantes, impératives : mentionner clairement l'origine des articles, le nom du site www.info-palestine.net, ainsi que celui des traducteurs.